Reportée durant deux ans en raison de la pandémie, la Biennale internationale de Casablanca est très attendue par les artistes, les professionnels et tous les amateurs d’art contemporain. Cette 5e édition, sous le thème “Les mots créent des images”, ouvrira ses portes le 17 novembre dans trois lieux bien connus de la scène artistique casablancaise. L’American Arts Center, SoArt Gallery et le BIC Project Space présenteront jusqu’au 17 décembre les œuvres puissantes de 16 artistes originaires d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Ceux-ci ont été sélectionnés par Christine Eyene, la directrice artistique de cette édition, suite à un appel à candidatures lancé au niveau international en 2019, à l’issue de recherches curatoriales et au cours de lectures de portfolios cet été à Casablanca. Parmi ces artistes, trois Marocains : Brahim Benkirane, Ziad Naittadi et Khadija Tnana.
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Les mots créent des images
Le thème de cette 5e édition de la Biennale se base sur une remarque de George Hallett, grande figure de la photographie sud-africaine, qui plaçait l’inspiration littéraire au cœur de sa pratique photographique. Christine Eyene se réfère aussi à une observation de Jacques Derrida, le philosophe français né en Algérie, durant son séminaire Trace et archive, image et art (2002) sur “l’idée de mot œuvrant comme image, au-delà même de ses propriétés discursives”.
Ce thème a donc invité les artistes à s’interroger sur le lien entre littératures africaines et processus créatifs et plus largement, sur la notion de communication abordée à travers ses moyens, méthodes, et supports : qu’il s’agisse d’oralité, d’écriture ou de code ; de transmission de récits coutumiers, historiques ou contemporains ; d’espaces discursifs et de marges d’expression.
Une plateforme d’échanges artistiques ouverte et inclusive
Parmi les œuvres présentées, certaines ont été créées spécialement pour la Biennale internationale de Casablanca et réalisées au Maroc, à la résidence d’artistes Ifitry, partenaire de la Biennale, et à Casablanca. Il s’agit notamment des nouvelles œuvres de Kyoo Choix, Sharlene Khan et Khadija Tnana.
Les expositions sont ainsi le résultat d’un processus initié bien en amont, suivi par Christine Eyene, assistée de trois jeunes commissaires : Selma Naguib (Maroc), Patrick Nzazi Kiama (République Démocratique du Congo/France) et Juste Constant Onana Amougui (Cameroun).
Chaque site de la Biennale est conçu à la fois comme lieu d’exposition et espace de dialogue entre les artistes et le public, renforçant ainsi la dynamique initiée lors des précédentes éditions visant à positionner Casablanca comme plateforme d’échanges artistiques inscrite dans son contexte local et ouverte sur le monde.
Le développement de partenariats internationaux, mais aussi nationaux et surtout locaux participe en effet à faire de la BIC un espace largement ouvert et inclusif, pouvant bénéficier à la scène artistique et à la société casablancaise et marocaine.
Une première collaboration avec Montpellier Contemporain-MO.CO.
Suite au partenariat entre la Biennale internationale de Casablanca et Montpellier Contemporain–MO.CO., six lauréats de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier seront en résidence à Casablanca, durant la biennale, dans le cadre du programme international de résidence et de recherche Saison 6 Volume 2.
La ville blanche est la dernière étape de ce programme débuté à la Biennale de Venise et poursuivi à la Documenta 15 de Kassel. À Casablanca, comme pour chacune de leur résidence, le séjour des lauréats est divisé en deux séquences : un premier temps d’immersion professionnelle lors de la préparation de la biennale (travail avec les artistes, les curateurs et l’équipe organisatrice de l’événement), puis un second temps permettant l’élaboration d’un projet d’exposition.
Les six artistes résidents profitent ainsi du contexte spécifique de chaque ville et de chaque événement pour développer une réflexion et des échanges avec le réseau rencontré pendant le séjour.