Maroc-France : entre désaccord et influence

Il ne s’agit pas d’un rappel d’ambassadeur, témoignage d’une rupture claire et nette entre deux pays. Mais cela pourrait y rassembler. En mettant fin au mandat d’ambassadeur de Mohamed Benchaâboun à Paris, en nommant l’ancien ministre des Finances à la tête du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, le Conseil des ministres semble creuser davantage le malaise existant entre Paris et Rabat. Un malaise dont les origines semblent être connues de tous mais pas son remède.

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Dix mois après avoir reçu ses lettres de créances du roi Mohammed VI, le désormais ex-ambassadeur, Mohamed Benchaâboun, doit désormais se préparer à composter son ticket retour pour Rabat, quelques semaines seulement après sa première rencontre avec Emmanuel Macron.

Son rappel pourrait avoir des allures d’avertissement de Rabat. Car depuis le départ effectif d’Hélène Le Gal, que beaucoup annonçaient partante depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron n’a toujours pas nommé de nouvel ambassadeur au Maroc.

Mais ce serait oublier l’importance capitale de la représentation marocaine à Paris. Le rappel de Benchaâboun au Maroc, où ses compétences d’économiste seront mises en valeur, aurait donc pour objectif premier de servir le pays. Sauf que les faits sont têtus.

À l’heure où les discussions autour de la prochaine résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara s’intensifient, la France ne dispose pas d’ambassadeur au Maroc, et Rabat n’a pas de représentant à Paris.

Des chargés d’affaires sont certes présents dans les deux capitales en vue de gérer les affaires courantes, mais ni leur mot ni leurs actes n’auront la résonance de ceux d’un ambassadeur. Une situation rare dans les relations entre les deux pays.

Plaies ouvertes

Il faut tout de même rappeler que l’ancien ministre de l’Économie a débarqué à Paris dans un contexte glacial entre les deux pays. Lire la suite…

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