On l’avait laissé en pleurs, sous les vivats de ses troupes, formant une haie d’honneur dans le vestibule du ministère de l’Industrie à Rabat, on le retrouve architecte discret de ce qui est sans doute le deal de l’année. En huit ans, Moulay Hafid Elalamy a marqué la gestion de la chose publique de son empreinte.
Un style rentre-dedans, une posture toujours cash et une propension à faire bouger les lignes l’ont placé au cœur de l’attention générale. Son départ prématuré a laissé comme un goût d’inachevé dans les esprits de ses soutiens, sevrés trop tôt de l’action d’un ministre qui, avec la mise sur orbite du “made in Morocco”, semblait prendre une impulsion nouvelle.
De trop présent, l’homme à l’écharpe rouge est devenu fantomatique, alimentant moult spéculations sur ses intentions, ses projets futurs, l’orientation qu’il souhaite désormais donner à son parcours d’ex-businessman reconverti à la politique.
Après une séquence de calme plat, inhabituelle pour un homme accoutumé aux coups d’éclat, il se repositionne au centre de l’actualité en annonçant la fusion de son groupe Majorel avec Sitel, le géant français de l’expérience client, propriété de la richissime famille Mulliez. Comment MHE est-il parvenu à nouer ce partenariat inédit, et pourquoi s’est-il volatilisé pendant de si longs mois ? Plongée dans les coulisses d’une disparition, prélude à un comeback sous le signe d’un deal aussi colossal que disruptif pour le marché mondial de la relation client.