Stress hydrique, barrages et pluies, la situation hydrique s’améliore-t-elle au Maroc ?

Les retenues des principaux barrages du royaume ont atteint, au 17 mars, 5,303 milliards de mètres cubes sur une capacité totale d’environ 16 milliards, soit un taux de remplissage d’environ 32,8 %, selon le ministère de l’Équipement et de l’Eau.

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Le barrage Sidi Mohamed Benabdellah, à côté de Rabat. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

A la même date l’année dernière, les réserves des barrages avaient accumulé 8,22 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 51 %, a indiqué le ministère dans un document sur la situation journalière des principaux grands barrages du royaume.

Dans le détail, le barrage Alwahda affiche la plus importante retenue avec un volume atteignant plus de 1,95 milliard de met un taux de remplissage de 55,6 %, contre 78,7 % à la même date l’année dernière.

La politique des barrages résistera-t-elle à la faiblesse des précipitations ? Beaucoup d’experts en doutent.Crédit: AFP

Le barrage Idriss Ier arrive en deuxième position avec une retenue de 479,6 millions de m3, soit un taux de remplissage de 42,5 %, contre 75,2 % l’année dernière (849,4 millions de m3). Avec un taux de remplissage de 65,2 %, le barrage Oued El Makhazine se classe troisième avec une retenue se situant à 438,9 millions de m3.

Baisse globale des taux de remplissage

Dans un entretien accordé à TelQuel au sujet de la situation hydrique au Maroc, Halima Jounaid, spécialiste des questions liées à l’eau et membre de l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable, apportait déjà quelques précisions quant aux variations des taux de remplissage des barrages. Pour elle, les pluies n’étant pas “généralisées” partout, les barrages qui ont enregistré les meilleures performances sont ceux situés dans le nord du pays.

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Interrogée de nouveau sur les différences que l’on peut remarquer au niveau des tableaux statistiques mis à disposition par le ministère de l’Équipement et de l’Eau, notamment au sujet du bilan de ce 18 mars affichant une baisse par rapport aux bilans des 18 février et janvier derniers, Halima Jounaid explique que la baisse remarquée est en premier lieu due à la température des sols ainsi qu’à leur sécheresse. “Il y a beaucoup d’évaporation” a-t-elle ajouté, indiquant que les résultats des précipitations ne se feront pas remarquer de suite, car il faut “également attendre la fonte des neiges”.

Enfin, selon la même source, la baisse des taux de remplissage des barrages de certaines régions (ainsi que de la baisse globale à l’échelle du royaume) témoigne aussi de la “sollicitation importante de ces barrages afin de soutenir le secteur de l’agriculture”, lourdement impacté par le stress hydrique que connaît le Maroc.