Face aux dérives actuelles liées à la recrudescence des salons de coiffure, salles de sport et spas où se pratiquent de manière illégale des actes de médecine esthétique, le Syndicat national des chirurgiens plasticiens du Maroc attire l’attention de nos concitoyens et des autorités de notre pays sur les risques de telles pratiques”, commence le communiqué diffusé ce mardi 15 février par le Syndicat national des chirurgiens plasticiens du Maroc.
“Charlatans sans scrupule ni conscience”
Des actes de médecine esthétique, réservés aux seuls médecins habilités, sont ainsi proposés par du personnel non formé, que le syndicat qualifie de “charlatans sans scrupule ni conscience”. Il s’agit notamment des injections de comblement, de toxine botulique, de PRP, de mésothérapie et de laser épilatoire, qui ne sont pas sans risques : nécrose cutanée, infection et cécité sont parmi les complications les plus graves, qui plus est en dehors de toute structure médicale à même de réagir.
“Seuls les chirurgiens plasticiens et les médecins ayant reçu la formation et les diplômes requis, inscrits à l’Ordre des médecins, ont le droit de procéder à des gestes médicaux à visée esthétique”
“Nous recevons de plus en plus de patientes victimes de ces pratiques sauvages”, assure le communiqué. Et d’appeler à la prudence : “Les injections à visée esthétique ne doivent en aucun cas être banalisées et mises au même niveau qu’une coiffure, un tatouage ou une manucure…”, pointe le syndicat, qui rappelle que “seuls les chirurgiens plasticiens et les médecins ayant reçu la formation et les diplômes requis, inscrits à l’Ordre des médecins, ont le droit de procéder à des gestes médicaux à visée esthétique”.
Les chirurgiens plasticiens appellent les autorités concernées à mettre fin à cette pratique illégale de la médecine, qui porte atteinte à la santé des citoyens et à la réputation de la spécialité.
“Fausses injectrices” et “techniques russes”
Le syndicat soulève la question des “‘vrais’ ou ‘faux’ médecins” non enregistrés au Conseil national de l’ordre des médecins, “venus récemment de pays étrangers (essentiellement la Russie et l’Ukraine) et exerçant de manière clandestine et illégale dans ces salons de beauté, prônant la maîtrise de ‘techniques russes’ à la mode et attirant ainsi de nombreuses patientes innocentes”.
Dans les deux cas, “fausses injectrices” (esthéticiennes) ou médecins étrangers clandestins, “le recrutement des patientes dans les salons de beauté se fait essentiellement via les réseaux sociaux, avec l’aide ou pas d’influenceuses”, précise le document. Des réseaux sociaux et influenceuses auxquels ont également recours certains chirurgiens, profitant d’un flou juridique autour de la communication médicale.