Nombre de groupes automobiles nouent en ce moment des alliances similaires. Ford a annoncé début 2021 un partenariat avec Google, pour son cloud et ses voitures. Renault s’est aussi allié à Google. Microsoft a, de son côté, des partenariats avec Volkswagen et avec GM pour des projets de conduite autonome. Stellantis va concevoir avec Amazon les logiciels de son « Smart cockpit », une plateforme électronique qui sera intégrée aux véhicules des 14 marques du groupe à partir de 2024, ont précisé les deux groupes dans un communiqué en marge du CES, la grand-messe de l’électronique de Las Vegas.
Le Smart cockpit comprend notamment l’assistance vocale d’Amazon, Alexa, le guidage GPS, la gestion de l’entretien du véhicule, des plateformes d’achat en ligne et des services de paiement. Stellantis va également transférer toutes les données de ses véhicules sur les serveurs AWS d’Amazon. Le géant du commerce en ligne, qui était déjà client de Stellantis pour ses véhicules de livraison, va par ailleurs commander « des milliers » de véhicules électriques « par an » à partir de 2023 chez RAM, sa marque américaine d’utilitaires.
Stellantis va également intégrer Amazon à son « Académie logicielle », qui doit former les salariés du groupe au futur électronique de l’automobile. Le géant franco-italo-américain avait déjà recruté en 2021 un cadre d’Amazon, Ned Curic, comme « Chief Technology Officer ». La maison mère de Peugeot, Fiat, Opel ou Dodge compte investir 30 milliards d’euros d’ici 2025 dans son électrification, dont 15 à 20% iront dans les logiciels. En connectant tous ses véhicules, le constructeur franco-italo-américain prévoit de réaliser 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an dans ces nouveaux services d’ici 2026, contre 400 millions d’euros aujourd’hui.
En 2030, avec potentiellement 34 millions de véhicules connectés à travers le monde, ce chiffre devrait atteindre 20 milliards d’euros, soit environ un huitième du chiffre d’affaires annuel de Stellantis.