Maroc-Israël : après les vols directs, vers une exemption de visas ?

Membre du Parti travailliste israélien, Meir Masri souhaite faire aboutir à la Knesset une initiative parlementaire qui doit conduire à une exemption de visas entre les ressortissants du Maroc et d’Israël. Après les lignes aériennes ouvertes entre les deux pays, ce serait un pas de plus dans la normalisation entre le royaume et l’État hébreu.

Yassine Toumi/TelQuel

Israël va-t-il bientôt s’ajouter à la liste des pays que les Marocains peuvent visiter sans visa ? C’est en tout cas la proposition de Meir Masri. Membre du parti travailliste israélien, l’homme politique veut porter un projet d’exemption de visas entre le Maroc et Israël à la Knesset, le Parlement israélien.

Il est honteux et inacceptable qu’un Européen ou un Russe entre en Israël sans visa et de demander un visa d’entrée à nos frères marocains. J’ai été invité à la prochaine réunion de la Commission des relations étrangères et de la défense de la Knesset. Je présenterai une initiative conjointe israélo-marocaine d’exemption mutuelle de visas”, a indiqué Meir Masri sur son compte Twitter.

Si c’est la première fois que la question de l’exemption de visas entre les deux pays est portée devant le Parlement, l’idée fait son chemin. D’origine marocaine, Aryé Dery, alors ministre de l’Intérieur, avait déjà évoqué le sujet par téléphone avec Abdelouafi Laftit, son homologue marocain, au moment où les deux pays préparaient la normalisation de leurs relations, dans le sillage des Accords d’Abraham.

Toujours est-il que l’initiative Masri — à condition qu’elle aboutisse — viendra s’ajouter à la panoplie d’accords signés ou en préparation entre le Maroc et Israël. Elle intervient au moment où la Royal Air Maroc (RAM) a annoncé le lancement, à partir du 12 décembre prochain, d’une ligne aérienne directe entre Casablanca et Tel-Aviv. Trois mois auparavant, des vols commerciaux dans le sens inverse avaient permis à des compagnies israéliennes de transporter des passagers vers des aéroports marocains, dans le cadre d’un accord bipartite.

Sous réserve des mesures restrictives appliquées dans l’un ou l’autre pays, une exemption de visas devrait permettre au Maroc d’accroître le chiffre des quelque 50.000 à 70.000 touristes israéliens qui visitaient le royaume avant la pandémie de Covid-19. Plus encore, elle devrait permettre à plus de Marocains de visiter l’État hébreu sans avoir besoin du visa d’une durée de 90 jours qui est exigé.