Le Maroc extrade 12 personnes vers l’Algérie

Si les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie sont tendues, la coopération judiciaire elle, se prolonge. Onze ressortissants algériens et une personne de nationalité étrangère ont été extradés par le royaume vers son voisin de l’est.

Frontière entre le Maroc et l'Algérie, dans la région d'Oujda, le 4 novembre 2021. Crédit: Fadel Senna / AFP

La grille du poste-frontière Zouj Baghl entre le Maroc et l’Algérie s’est ouverte quelques heures pour une opération exceptionnelle. Sous mandat d’arrêt international depuis leur incarcération à la prison de Tiflet, 12 détenus ont été extradés par les autorités judiciaires marocaines vers l’Algérie, selon nos confrères de Hespress.

Le poste-frontière Zouj Baghl.

Dans le détail, il s’agit de 11 ressortissants algériens et d’un autre détenu de nationalité mauritanienne. Selon une source marocaine à l’AFP, les douze personnes extradées faisaient l’objet de mandats d’arrêt internationaux émanant d’Alger dans le cadre d’affaires de trafic international de drogue.

Dans l’attente de l’aboutissement de leur procédure d’extradition auprès de la Cour de cassation, les détenus étaient gardés dans des prisons marocaines depuis au moins deux ans, dont certains pour divers crimes pour lesquels ils ont été condamnés en Algérie par contumace.

« Nous avons fait des efforts pour accélérer l’extradition et la coordination avec les autorités algériennes en vertu des accords de coopération judiciaire que le Maroc demeure engagé à respecter« , a précisé la source marocaine à l’agence française.

Pour le contexte, le Maroc et l’Algérie sont liés par une convention d’assistance mutuelle et de coopération judiciaire depuis 1963, par la suite complétée par un protocole annexe de 1969. Ces deux textes régissent depuis les procédures d’extradition pour les ressortissants des deux pays, s’agissant de condamnations par les tribunaux de leur pays d’origine.

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Cette extradition est le signe de la prolongation de la coopération judiciaire malgré la crise diplomatique entre les deux voisins maghrébins. Car depuis août dernier, l’Algérie a rompu unilatéralement ses relations avec le Maroc, ce que Rabat a qualifié de décision “injustifiée”.

La question du Sahara en toile de fond, la crise se cesse de s’intensifier avec le décès de trois camionneurs algériens dans des bombardements attribués au Maroc. Malgré les démentis, Alger menace le Maroc de représailles, ajoutant un peu plus de tension dans des relations déjà orageuses.