Après les accusations de la présidence algérienne, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a adressé des messages à plusieurs organisations internationales, rapporte l’agence de presse algérienne officielle APS.
Ces messages ont été envoyés au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, au secrétaire général de la Ligue des États arabes, Ahmed Aboul Gheit, et au secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique, Youssef Ben Ahmed Al-Othaimeen.
“Armement sophistiqué”
Selon la même source, Lamamra a informé les responsables des organisations internationales de “la gravité extrême de l’acte de terrorisme d’État en question qu’aucune circonstance ne saurait justifier”.
Le ministre a assuré que le Maroc aurait employé “un armement sophistiqué meurtrier pour entraver la libre circulation de véhicules commerciaux dans un espace territorial sur lequel il n’a aucun droit”. Un “acte de fuite en avant porteur de risques imminents pour la sécurité et la stabilité” dans toute la région, selon le ministre algérien.
La missive souligne aussi “la volonté et la capacité de l’Algérie d’assumer ses responsabilités en matière de protection de ses ressortissants et de leurs biens en toutes circonstances”.
D’après l’agence de presse officielle algérienne, Ramtane Lamamra a aussi reçu plusieurs ambassadeurs pour leur exposer les griefs algériens contre le royaume.
Accusations gratuites
Le 3 novembre, la présidence algérienne a publié un communiqué dans lequel elle affirme que “trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions alors qu’ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla”.
“Leur assassinat ne restera pas impuni”
Selon la même source, “plusieurs facteurs désignent les forces d’occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis, avec un armement sophistiqué, ce lâche assassinat”. “Leur assassinat ne restera pas impuni”, conclut le communiqué.
Le même jour, une source marocaine a rejeté ces accusations auprès de l’agence française AFP. “Si l’Algérie veut la guerre, le Maroc n’en veut pas. Le Maroc ne sera jamais entraîné dans une spirale de violence et de déstabilisation régionale”, a déclaré à l’AFP cette source, qui a déploré des “accusations gratuites” contre le Maroc.
Des membres de la Minurso, la mission onusienne au Sahara, se sont rendus sur les lieux pour enquêter sur l’incident, et soumettre les conclusions au secrétaire général de l’ONU.
Selon l’agence de presse espagnole EFE, “les compagnons et proches des camionneurs morts ont indiqué, pour leur part, qu’il ne s’agit pas du premier incident de ce type à se produire sur une route utilisée pour le commerce entre la ville algérienne de Ouargla et la capitale mauritanienne”.