C’est l’un des noms les plus en vue des dernières révélations autour du scandale “Pandora Papers”. L’ex-président du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn figure parmi la poignée de centaines de dirigeants et responsables de premier plan a être impliqués dans la dernière fournée de révélations menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), fruit du travail de plus 600 journalistes dans 117 pays, dont Le Desk pour le Maroc.
Ainsi, l’ancien patron du FMI et homme politique français a été épinglé pour avoir fait transiter plusieurs millions de dollars d’honoraires de conseils à des entreprises, via son cabinet de conseil casablancais Parnasse International. Le tout en étant exempté d’impôts sur sa société. Chose que l’intéressé vient de démentir au lendemain de la publication des révélations.
Impôt à zéro ?
“Quand la méchanceté devient mensonge”, a de suite répliqué celui plus couramment désigné par ses initiales, DSK, dans une publication sur son compte Twitter. En répondant directement à l’émission du service public français Cash Investigation, magazine télévisé diffusé sur France 2, l’homme apporte une réponse en amont de la diffusion de l’émission, prévue pour ce lundi 4 octobre.
Dimanche soir, le compte de l’émission, articulée autour de la journaliste française Élise Lucet, a publié une courte vidéo faisant office de teaser. “L’ancien ministre de gauche a implanté sa société dans des endroits du monde où l’impôt est à… zéro”, annonce la journaliste française dans l’extrait.
🔴 #CashInvestigation (avec @ICIJorg) Nous avons enquêté sur la nouvelle vie d’un homme sur lequel on pensait tout savoir… #PandoraPapers : « DSK, enquête sur un homme d’influence »
Rendez-vous demain à 18h sur @francetv pour découvrir l’enquête en avant-première ! pic.twitter.com/AahYLJCJAs
— CASH INVESTIGATION (@cashinvestigati) October 3, 2021
“Vos équipes de professionnels auraient pu vérifier que je suis résident fiscal marocain depuis 2013 et que j’y paye mes impôts à hauteur de 23,8 % de mes bénéfices, soit 812.000 euros pour les années 2018, 2019 et 2020”, a quant à lui exprimé, ce lundi après-midi, Dominique Strauss-Kahn.
#cashinvestigation
Quand la méchanceté devient mensonge. Vos équipes de professionnels auraient pu vérifier que je suis résident fiscal marocain depuis 2013 et que j’y paye mes impôts à hauteur de 23,8 % de mes bénéfices, soit 812.000 euros pour les années 2018, 2019 et 2020.— DSK (@dstrausskahn) October 4, 2021
Marié à la marocaine Myriam L’Aouffir, DSK a troqué les apparitions publiques et la vie politique pour se consacrer aux activités de Parnasse International, sa PME basée à Casablanca. Il en est le gérant depuis le 27 mai 2013. La structure a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires estimé à 62,863 millions de dirhams.
Seul aux manettes, avec l’appui de certains consultants en free-lance, le septuagénaire s’active dans le développement de plusieurs économies africaines.
Impliqué dans l’élaboration de CFC ?
Dans son article sur l’ancien homme politique encarté au Parti socialiste (PS), Le Desk, documents à l’appui, indique que son cabinet de conseil a décroché le statut de Casablanca Finance City (CFC), bénéficiant “d’un régime fiscal très attractif comprenant notamment une exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant les cinq premières années”. Un statut “qui lui ouvre le droit à une myriade d’avantages”, lié aux ambitions de la capitale économique voulant faire de la métropole une place financière de poids et un hub régional.
DSK n’aurait eu aucun mal à décrocher ce statut, lui-même ayant “contribué, en tant que consultant, à la mise en place de la place financière, ‘à la demande du roi’”, explique Le Desk, citant l’entourage de l’ancien patron du FMI.
Le pure-player informe que sa société casablancaise a accumulé “225 millions de dirhams de bénéfices nets d’impôt en six ans” et compte, outre des États africains tels que le Congo, le Togo ou encore la Tunisie, des “entreprises internationales d’investissement et de trading pétroliers”, comme l’étaye le média qui a travaillé sur une partie des douze millions de documents provenant des centres offshore et transmis au consortium.