Asmaa Rhlalou et Hassan Lachgar déclenchent les passions à Rabat. Candidate du quatuor arrivé en tête (RNI, PAM, Istiqlal et MP), Rhlalou était pressentie au poste de maire de la capitale en s’adjugeant les voix des conseillers des quatre partis.
Mais lundi 20 septembre, jour d’élection du maire, la tendance s’est vraisemblablement renversée avec l’apparition d’un nouveau prétendant à la mairie : Lachgar. Le fils du premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, revendique également une majorité capable de prendre les rênes du Conseil de la ville.
Tout sauf le vote
Le camp Rhlalou accuse celui de Lachgar d’avoir “menacé de mort” un certain nombre de conseillères acquises à sa cause. Une plainte a été déposée à la justice selon les élus du quatuor de tête. Et des “preuves de menaces de mort” auraient été déposées selon ces mêmes élus.
Dans l’autre bord, Hassan Lachgar accuse ses adversaires d’avoir “empêché le bon déroulement du vote”. A sa sortie de la wilaya, le candidat USFP a notamment rapporté qu’au cours de la séance de vote, les élus de sa coalition alternative “ont subi une série de provocations pour empêcher le démarrage du processus, après avoir senti la force de [sa] candidature et [son] approche d’obtenir la majorité”.
Pagaille au conseil de la ville de Rabat, lors de la séance d’élection du maire. Accusations d’une partie contre l’autre de menaces verbales et physiques contre une conseillère. Séance suspendue. pic.twitter.com/xvYtGpDCd2
— Omar H. 🇲🇦 (@Omar_H_) September 20, 2021
Le revirement Bahraoui
En trame de fond, l’ex maire de Rabat, Omar Bahraoui, s’est présenté le 8 septembre sous les couleurs du RNI. Véritable arbitre de la majorité vouée à diriger le Conseil, le transfuge du MP conteste la décision du quatuor de tête (RNI-PAM-Istiqlal-MP) de porter Asmaa Rhlalou à la mairie de Rabat. Cette dernière se trouve être aussi l’épouse du coordinateur régional du RNI à Rabat-Salé-Kénitra, Saâd Benmbarek.
Au niveau du Conseil de région, ce dirigeant RNI a été porté adjoint du président élu, Rachid Abdi (PAM), dans le cadre de l’alliance tripartite (RNI-PAM-Istiqlal). Or, Omar Bahraoui et ses partisans élus au Conseil de la ville se seraient joints, à la veille du vote de la présidence, à l’alliance concurrente de Hassan Lachgar, victorieux dans la circonscription d’El Youssoufia. D’où les accusations mutuelles de trahison entre le camp Rhlalou et Bahraoui qui, rappelons-le, ont été élus des listes RNI à Rabat.
Les scènes qui ont suivi cette séance de vote avortée ont rappelé les réunions du Conseil de la ville sortant (2016-2021), sous la présidence de Mohamed Sadiki (PJD). En effet, les réunions périodiques de l’institution élue étaient souvent émaillées d’affrontements physiques, d’échanges de propos obscènes et de tentatives de sabotage de l’ordre du jour.
La séance de vote, ajournée au vendredi, devrait connaître une présence plus accrue des forces de l’ordre pour empêcher tout débordement ou report supplémentaire.