Rupture entre le Maroc et l’Algérie, qu’en dit le reste du monde ?

Quelques jours après la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie, de nombreux gouvernements se sont exprimés sur le sujet. Regrets, médiation, mises en garde... tour du monde des réactions internationales.

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La frontière terrestre entre le Maroc et l'Algérie. Crédit: AFP

Mardi 24 août, l’Algérie annonçait mettre fin à ses relations diplomatiques avec le Maroc, après une escalade des tensions entre les deux pays voisins. Depuis l’annonce, les dirigeants de plusieurs pays ont pris la parole pour s’exprimer sur le sujet.

Stabilité arabe

Les Émirats arabes unis ont été les premiers à s’indigner de la situation. Au lendemain de la rupture, le mercredi 25 août, Cheick Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, ministre émirati des Affaires étrangères, a fait part de ses inquiétudes dans un communiqué : l’État “a toujours œuvré pour approfondir et renforcer les relations arabes, et de ce point de vue, il déplore les développements en cours entre l’Algérie et le Maroc, et la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays”.

Dans le même temps, le Bahreïn, le Koweït ou l’Arabie saoudite ainsi que les organisations comme la Ligue arabe ou l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ont appelé le Maroc et l’Algérie à privilégier le dialogue.

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Tous arguent de l’importance de l’entente entre les pays arabes et espèrent que les relations seront rétablies dès que possible. Elles sont nécessaires pour “travailler de concert pour la paix et la stabilité dans la région”, décrit un communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères.

Inquiétude israélienne

Le ministre des Affaires étrangères israélien Yaïr Lapid, lors d’une visite au Maroc le 12 août, avait fait part de “ses inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région”. Ramtane Lamamra, son homologue algérien, avait alors fustigé “des accusations insensées et des menaces à peine voilées”.

“Ce qui compte, ce sont les très bonnes relations entre Israël et le Maroc” et “la coopération entre les deux pays pour le bien de leurs citoyens et de toute la région”, a rétorqué mercredi une source diplomatique israélienne citée par lAFP.

“L’Algérie devrait se focaliser sur l’ensemble des problèmes auxquels elle est confrontée, en particulier les problèmes économiques sérieux”, a-t-elle ajouté.

Médiation européenne

Le 25 août, c’était au tour de Paris de réagir à la situation. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué : “L’Algérie et le Maroc sont deux pays amis et deux partenaires essentiels de la France.” Le gouvernement français a appelé à l’apaisement et incite les deux pays à renouer le dialogue. 

L’Union européenne a d’ailleurs proposé, jeudi 26 août, d’être un médiateur entre les deux pays. “L’UE est prête à aider, soutenir et assister ses partenaires si cela lui est demandé pour parvenir à une solution à tout différend. Dans ce cas, nous sommes prêts à assister les deux pays dans tous leurs efforts pour trouver une solution diplomatique et durable”, a affirmé Pierre Stano, le porte-parole de la Commission européenne aux Affaires étrangères.

Regrets africains

Dans un communiqué diffusé jeudi, le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, a exprimé son “profond regret”. Il invite les deux pays “piliers de l’UA” à éviter une nouvelle escalade des tensions et à s’engager dans une logique de paix et de coopération.

Tout comme l’Union européenne, Moussa Faki Mahamat a réitéré “l’entière disponibilité de l’UA à promouvoir toute initiative en vue de la reprise de leurs relations fraternelles”.

La Libye a pour sa part exprimé son désarroi face à la situation. Dans un communiqué, Tripoli conseille de “la retenue” et demande aux deux pays de “s’accrocher aux principes et aux objectifs communs qui ont mené à la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA)”.