Espagne : la justice rejette les plaintes contre une affiche d'extrême droite sur les mineurs migrants

La justice espagnole a donné raison au parti d'extrême-droite Vox en rejetant les plaintes déposées contre une de ses affiches.

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Des mineurs tentent de passer la frontière à Melilia. Crédit: AFP

La justice espagnole a donné raison au parti d’extrême-droite Vox en rejetant les plaintes déposées contre une de ses affiches qui affirmait à tort que les mineurs étrangers non accompagnés percevaient davantage d’aides publiques que les retraités, affirmant que ces jeunes constituent un problème politique et social évident”.

L’affiche, collée en avril dans une station de métro de Madrid dans le cadre de la campagne pour les élections régionales, représentait d’un côté une femme âgée aux cheveux blancs et de l’autre un jeune homme, une capuche sur la tête, la bouche recouverte d’un foulard et les yeux pixelisés. Au milieu, on pouvait lire le message “Un MENA (mineur étranger non accompagné), 4.700 euros par mois, ta grand-mère, 426 euros de pension/mois”.

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Contactées par l’AFP, les autorités régionales avaient nié catégoriquement que les mineurs non accompagnés puissent bénéficier d’aides sociales représentant une telle somme. Le parquet de Madrid avait ouvert une enquête pour incitation à la haine à la suite du dépôt de plusieurs plaintes, dont une à laquelle s’était associé le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez.

“Pas un délit”

Un tribunal de première instance avait estimé qu’il n’y avait pas lieu d’exiger le retrait de l’affiche et sa décision a été confirmée en appel dans ce jugement rendu public seulement en début de semaine.

La simple diffusion d’idées – qualifiées dans ce cas-ci de ‘racistes ou xénophobes’ – ne constitue pas un délit, selon le tribunal.

Pour faire retirer la pancarte, il aurait fallu qu’il s’agisse d’un discours incitant de manière immédiate à la violence, à la discrimination ou à la haine”, explique la Cour d’appel de Madrid dans sa décision. La simple diffusion d’idées – qualifiées dans ce cas-ci de ‘racistes ou xénophobes’ – ne constitue pas un délit”, estime le tribunal.

Pour le juge, l’affiche s’inscrit dans le cadre d’une légitime lutte idéologico-partisane dans le contexte d’une campagne électorale, lieu traditionnel d’excès verbaux de la part des acteurs politiques”.

Le magistrat a estimé que l’affiche pouvait aussi s’interpréter comme un message électoral” critiquant le soutien public apporté à ces jeunes, qui, indépendamment de la véracité des chiffres cités, constituent un problème politique et social évident”.