C’était une première depuis la reprise des manifestations des enseignants “contractuels”. Saaïd Amzazi s’est exprimé sur le sujet qui fâche. Présent à la Chambre des représentants dans le cadre des questions orales adressées aux membres du gouvernement, le ministre a été interrogé par les groupes parlementaires de l’opposition et de la majorité.
Leurs deux questions portaient respectivement sur “la situation inquiétante du secteur de l’éducation” et sur “l’année scolaire, universitaire et professionnelle”.
La guerre des mots
Saaïd Amzazi a répondu que son ministère “n’a imposé le schéma d’emploi régional à personne” et qu’il “tient à garantir le droit de scolarisation des élèves”. Il a avancé comme preuve de non-imposition de ce modèle de recrutement “le taux de participation élevé, croissant et volontaire aux concours organisés annuellement par les Académies régionales d’éducation et de formation (AREF)”. Dans ce sillage, le responsable gouvernemental a expliqué que “les candidats sont informés à l’avance de tout ce qui touche à la situation professionnelle des cadres des AREF”.
Il a en outre estimé qu’une grande partie de ce qui est soulevé sur le dossier des “contractuels” est due “soit au manque d’efforts nécessaires pour prendre connaissance des détails du dossier et suivre son évolution, soit à la volonté de certaines parties de faire sortir le dossier de son contexte et son cadre réels”.
Saaïd Amzazi a donc défendu le choix de recrutement que son ministère opère au niveau des AREF, placés sous sa tutelle depuis 2016. “Ce choix a démontré son importance et son efficacité pour le système éducatif, car le modèle régional d’emploi a permis de recruter plus de 100.000 cadres pédagogiques sur une période de cinq ans, ce qui équivaut au total des recrutements pendant plus de 20 ans”, a-t-il déclaré devant les députés.
Valse à trois temps
Toujours au sujet du mode de recrutement, Amzazi a ajouté qu’il a permis de “parvenir à plus de justice territoriale en fournissant des services éducatifs, en particulier dans le monde rural”, et de “réduire la surpopulation scolaire”. Dans le même contexte, le ministre s’est arrêté sur le statut des enseignants “contractuels”, qu’il désigne comme “des cadres des AREF”, notant que ce statut est passé par trois phases.
“La première, connue par l’organisation des concours des AREF, pour l’emploi de cadres d’enseignement sous contrats. Dans la deuxième en 2018, le ministère a travaillé dans un premier temps, avec un grand soutien du gouvernement, pour mettre à niveau le cadre juridique de l’emploi de cette catégorie, en passant d’un programme commun à un statut approuvé par les Conseils administratifs des AREF, et qui comprend 55 articles. Et la troisième, au cours de laquelle on a finalement abandonné la contractualisation pour approuver l’analogie, l’affinement et le développement du statut spécial susmentionné, en passant de 55 articles à 113, ce qui est considéré comme une réussite”, selon Saaïd Amzazi.
Les contractuels désavouent
En réponse à l’intervention du ministre de tutelle au Parlement, la Coordination nationale des enseignants “contractuels” a publié sur la page de son comité de presse une mise au point titrée “Si l’échec et le mensonge se combinent, la crise s’aggrave et le mal devient difficile à diagnostiquer et à traiter”.
إذا اجتمع الفشل والكذب ،تعمقت الأزمة وصعب تشخيص ومعالجة المرض .
🚨تصحيحا للمغالطات التي يروجها مهرجو الوزارة ولتَوضيح…
Publiée par لجنة إعلام التنسيقية الوطنية للأساتذة الذين فرض عليهم التعاقد_officielle sur Mardi 20 avril 2021
La riposte des “contractuels” tient sur trois axes. Le premier pour soutenir que “l’objectif stratégique du programme de contractualisation est celui de privatiser l’éducation et d’éliminer le soi-disant service public”. En deuxième lieu, la Coordination considère que “le problème n’est pas propre aux enseignants auxquels un contrat a été imposé, car tout le peuple marocain est visé”. Troisièmement, que “le régime contractuel (faussement appelé “emploi régional”) est un point d’entrée pour supprimer ce qui reste de gratuit dans le secteur l’éducation, et pour empiéter sur le droit des enfants du pays (étudiants, chômeurs, élèves…) d’accéder aux cycles de la fonction publique”.