Une chambre jaune située dans un château en lisière de forêt. Un coup de feu, un crime, et un assassin qui s’échappe en pleine nuit d’une chambre… entièrement close. C’est la trame du Mystère de la chambre jaune, roman policier écrit par Gaston Leroux et publié au début des années 1900. Mais ce n’est pas l’œuvre littéraire que nous allons évoquer dans ces quelques lignes, plutôt son adaptation radiophonique réalisée par Jean-Jacques Vierne, à qui l’on doit notamment l’adaptation de Tintin et la toison d’or. Grâce au format podcast, l’œuvre est accessible depuis 2020 sur France Culture. Retour sur un classique.
Journaliste et avocat
À travers Le Mystère de la chambre jaune, Gaston Leroux a voulu explorer un genre dominé par Conan Doyle et Agatha Christie. Dans cette œuvre, nous suivons la trace d’un journaliste, Joseph Rouletabille, qui a l’habitude de résoudre des mystères et des crimes en série pour le journal L’Époque.
La réputation du jeune homme est bien installée, et la tentative de meurtre sur Mathilde Strangerson, une scientifique franco-américaine, dans cette chambre jaune entièrement close attise sa curiosité. En amont du crime, le journaliste a été en contact avec tous les protagonistes du récit. Ce qui lui donne toujours un coup d’avance sur un auditeur qui, en plus du crime, tente de résoudre le mystère qu’est ce personnage principal si intuitif, si curieux et attachant.
L’acteur Philippe Nicaud interprète brillamment le personnage de Rouletabille et lui donne une bonhomie peu perceptible à travers l’œuvre originale. Au-delà du journaliste enquêteur, l’auditeur s’attache également à Sainclair, un avocat parisien qui ferait presque office de “Watson” au Sherlock qu’est notre personnage principal. Mais la relation entre les deux personnages n’est pas si “élémentaire”. Au lieu d’être l’assistant de Rouletabille, Sainclair est davantage une représentation de l’auditeur et de ses questionnements. La complicité entre les deux personnages prend une nouvelle dimension dans cette adaptation radiophonique.
Cliffhanger constant
Initialement, Le Mystère de la chambre jaune était publié sous forme de feuilleton dans l’hebdomadaire L’Illustration. Une sérialisation qui a poussé l’auteur à créer des cliffhangers constants pour accrocher le lecteur de semaine en semaine. Le même procédé est utilisé dans le podcast. Et les aventures de Rouletabille et Sainclair suscitent constamment la curiosité de l’auditeur. À peine croit-on comprendre le déroulé du crime qu’un nouvel élément vient complexifier l’enquête menée par Joseph Rouletabille.
Dans Le Mystère de la chambre jaune, ce sont deux trames qui se dénouent en parallèle. Celle du crime de la chambre jaune, mais aussi celui des liens entre les personnages. L’œuvre est truffée d’indices à ce sujet, qui maintiennent constamment l’attention de l’auditeur. Et c’est sans doute la principale force de ce thriller prenant.