A quelques semaines du mois de Ramadan, les murs de certains quartiers de la ville de Tanger se sont retrouvés ornés de tracts et affiches à caractère moralisateur et extrémiste religieux, appelant les parents à éduquer leurs enfants, plus particulièrement leurs filles, sous peine de réprimandes et représailles.
Un phénomène “assez récurrent”
“Je m’adresse à ces pères et mères de famille, sans honneur, vertu, ni religion, qui ont fait en sorte que les rues soient devenues des scènes pornographiques, qui ont permis à plusieurs personnes de jouir des attraits de leurs filles”, peut-on lire sur l’une d’entre elles. “Il y a des filles âgées de 13 ans, d’autres en âge d’être mariées à 18 ans, des femmes mariées, qui déambulent en pantalon court et serré. Même la lingerie est devenue visible au grand jour. (…) Je vous félicite pour la marchandise bon marché que vous exhibez sur les avenues publiques”, poursuit le même message.
Des photos de ces tracts et affiches ont été relayées sur les réseaux sociaux, suscitant l’inquiétude des internautes
Selon plusieurs habitants de la ville, ces affiches auraient principalement été repérées dans le quartier de Bni Makada, ainsi que sur le boulevard de Paris, en plein centre-ville donc, au niveau du Mur des Paresseux (Sour El Me’gazin). Des photos de ces tracts et affiches ont été relayées sur les réseaux sociaux, déclenchant ainsi l’inquiétude des internautes.
“C’est assez récurrent”, nous explique un passant qui a vu les affiches en question sur le Mur des Paresseux. “À l’approche du Ramadan chaque année, il y a souvent un homme qui aborde des jeunes filles dans la rue en leur demandant de se voiler, de s’habiller autrement”, poursuit cet habitant de la ville, sans pour autant avoir plus de détails à fournir.
Enquête ouverte
Selon les informations rapportées par le média local Tanja24, une enquête aurait été ouverte ce dimanche 28 mars par les autorités locales, sous la supervision du parquet, afin de déterminer les circonstances d’affichage de ces messages, et pour en identifier les auteurs.
Selon la même source, l’enquête se concentre actuellement sur les caméras de surveillance situées dans les quartiers en question, faisant office de première piste afin de déterminer l’identité des personnes impliquées.