CAF : un consensus pour l’élection de Patrice Motsepe

Patrice Motsepe devrait être le 8e président de la Confédération africaine de football. Les trois autres candidats en lice pour la succession de Ahmad Ahmad se sont retirés de la course et ont exprimé leur soutien au milliardaire sud-africain.

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Le Sud-Africain Patrice Motsepe, candidat à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF), en conférence de presse à Johannesburg, le 25 février 2021. Crédit: Phill Magakoe / AFP

Le suspens n’aura pas duré jusqu’au bout. Alors que la course à la succession de Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de Football (CAF) faisait l’objet de plusieurs spéculations, les dés ont été jetés avant la tenue du congrès prévu ce 12 mars à Rabat.

Trois candidats se sont rangés derrière le quatrième, Patrice Motsepe, qui est en bonne voie pour devenir le premier sud-africain à diriger l’instance footballistique continentale. Derrière ce consensus, une réunion secrète tenue à Rabat à l’initiative du Maroc, de l’Égypte et de la FIFA pour unifier les rangs du continent.

Ahmad Ahmad mis sur la touche par le TAS

Suspendu cinq ans en novembre dernier par la Commission d’éthique de la FIFA pour, entre autres, détournement de fonds, l’actuel président de la CAF, Ahmad Ahmad, a vu sa peine réduite de trois ans après son appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Mais il ne pouvait être candidat à sa propre succession, puisqu’il reste interdit de toute activité liée au football jusqu’en novembre 2022.

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La voie semble donc libre pour Patrice Motsepe, qui a également réussi à avoir le soutien de ses concurrents. Ces derniers ont d’ailleurs tenu, à tour de rôle, à confirmer leur retrait de la course et à exprimer leur ralliement au milliardaire sud-africain. Ahmed Yahya, le candidat mauritanien, a annoncé sa décision via un communiqué où il parle notamment de son envie de “garder l’intérêt suprême du football africain”.

Les deux autres ex-candidats ont quant à eux choisi leurs médias locaux pour passer le même message. Le 5 mars, le président de la fédération sénégalaise, Augustin Senghor, a déclaré avoir accepté la proposition qui lui avait été soumise par la FIFA, le Maroc et l’Égypte. “Le retrait de ma candidature à la présidence de la CAF au profit d’un autre candidat ne sera pas partagé par tous pour diverses raisons, mais je pense que c’est la bonne décision”, a-t-il ajouté.

Enfin, Jacques Anouma est apparu à la télévision ivoirienne peu après la déclaration de Senghor pour annoncer qu’il se retirait également. “En réalisant cette union sacrée des meilleurs vœux africains autour de la CAF, avec un programme commun, nous pourrons contribuer ensemble à son redressement”, poursuit-il.

Patrice Motsepe, un champion d’Afrique

Si Patrice Motsepe était encore inconnu du public marocain il y a quelques semaines, son équipe a visité le Maroc au moins cinq fois au cours des quatre dernières années. C’était lors des multiples confrontations en Ligue des champions africaine entre l’équipe qu’il préside, les Mamelodi Sundowns, et le Wydad Athlétic Club. Au point où les publics des deux équipes ont une proximité amicale, comme le prouvent les multiples échanges sur les réseaux sociaux et les déclarations en arabe de l’ancien entraîneur du club vert et jaune, Pitso Motsimane.

Au-delà de sa présence dans le football, Patrice Motsepe est également homme d’affaires. Il est président et fondateur d’African Rainbow Minerals, une société axée sur l’investissement en Afrique. Il a été classé milliardaire par Forbes en 2008, devenant ainsi le premier Africain noir sur la liste. Motsepe détient également une participation dans Sanlam, le premier groupe d’assurance en Afrique qui a notamment procédé en 2018 à l’acquisition de la totalité des filiales Saham Assurance du groupe marocain Saham.

L’Afrique du Sud à la CAF, le Maroc et l’Égypte à la FIFA

Ce 12 mars, les présidents des 54 fédérations africaines vont également choisir leurs représentants au Conseil de la FIFA. Il s’agit, selon le site web de l’instance, de “l’organe en charge de toutes les questions qui sont exclues des compétences du Congrès, à l’exception de celles que les présents statuts délèguent à d’autres instances”.

Entre autres choses, le Comité exécutif de la FIFA attribue l’organisation des compétitions comme la Coupe du Monde et autres événements, aux fédérations et aux pays retenus. Il nomme également le Secrétaire général de l’instance.

Fouzi Lekjaa, président de la FRMF, semble bien parti après ce consensus pour occuper un des deux sièges réservés aux pays arabes. Il devrait être accompagné par l’Égyptien Hany Abo Rida, dont la fédération a également pris part aux médiations.

Le duo maroco-égyptien profitera donc de la fragilité du troisième candidat, l’algérien Kheïreddine Zetchi, tout juste déclaré éligible par le Tribunal arbitral du sport. Sa candidature avait initialement été rejetée par la FIFA, le 26 janvier dernier, pour avoir omis de signaler deux suspensions antérieures sur le plan national (2016) et continental (2018).