L’Union européenne renouvelle son aide au Maroc dans le cadre de sa politique de voisinage

L’Union européenne a dévoilé, le 9 février, les contours du nouvel agenda pour la Méditerranée. Le royaume y occupe une place de choix, matérialisée par une batterie d’aides au développement.

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Le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Crédit: John Thys / POOL / AFP

Six années après la dernière révision du partenariat euro-méditerranéen, l’Union européenne (UE) vient de proposer, mardi 9 février, un nouvel agenda pour la Méditerranée dans le cadre de sa politique de voisinage.

Indexé sur cinq thématiques piliers — la résilience économique et climatique, la transition numérique ou encore la question migratoire —, ce programme va mobiliser 7 milliards d’euros sur la période 2021-2027, avec une révision à mi-parcours en 2024. Il pourrait même concentrer jusqu’à 30 milliards d’euros en investissements privés et publics.

Ce programme va mobiliser 7 milliards d’euros sur la période 2021-2027, avec une révision à mi-parcours en 2024

Le Maroc n’y est pas étranger, confortant ainsi la place particulière de l’Union européenne en termes d’aides au développement. Le royaume bénéficiera d’aides dans pas moins de six domaines. “Nous avons défini, pour chaque pays partenaire, des propositions et des programmes spécifiques, a expliqué le Commissaire européen chargé de la politique du voisinage, Olivér Várhelyi, lors d’une conférence de presse relayée par la MAP. “Ce que nous proposons pour le Maroc, par exemple, est différent de ce que l’on propose pour d’autres pays.”

Évolution agricole

Pour cette nouvelle batterie d’aides fixée dans son agenda, l’Union européenne se dit “prête à contribuer au plan de relance économique du Maroc”. Elle propose de cofinancer les investissements prévus dans le cadre du Fonds d’investissement stratégique, ce plan de relance à 120 milliards de dirhams et lancé par Mohammed VI lors du discours de la fête du Trône. L’UE y annonce sa participation à travers le Fonds européen pour le développement durable + (EFSD+), auquel s’ajouteront d’autres ressources issues des institutions financières européennes.

Si l’annonce européenne n’a pas fait l’objet de données chiffrées quant aux montants alloués aux aides, elle prévoit d’accompagner le Maroc pour accélérer la transition vers une économie circulaire, à faibles émissions, inclusive et résiliente, en soutenant les investissements durables, ainsi qu’en améliorant la gestion et le traitement des déchets et des eaux usées.

En matière de transition et de sécurité énergétiques, l’agenda de l’instrument de voisinage avec le Maroc comprend l’élargissement du soutien européen aux efforts du royaume pour atteindre ses objectifs ambitieux en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique, tout en prenant en compte l’utilisation de l’eau et l’efficacité des ressources.

Ainsi, outre un soutien apporté à sa logistique et ses infrastructures, l’Exécutif européen vise à renforcer la coopération technique et financière pour mettre l’accent sur certains domaines tels que l’hydrogène vert ou encore la compétitivité du secteur agricole marocain. L’UE propose également d’accompagner l’initiative “Génération green”, la stratégie marocaine 2020-2030 pour renforcer les activités agricoles et permettre à plus de trois millions d’agriculteurs de bénéficier des services de protection sociale.

Innovation et recherche

À noter que des discussions étaient en cours, à l’automne, sur un possible élargissement au Maroc du Pacte vert européen (European Green Deal), un projet de relance verte d’ampleur, poussé par la Commission européenne, visant la neutralité carbone d’ici 2050. Des échanges avaient ainsi lieu entre Olivér Várhelyi et les principaux ministres régaliens du royaume.

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À l’instar de seize autres nations, dont la Suisse et Israël, et nouvellement le Royaume-Uni, le Maroc va devenir un membre associé du programme-cadre de l’Union européenne pour la recherche et l’innovation, Horizon Europe. Il s’agit du principal programme européen de financement de la recherche dont l’enveloppe a été dotée de 95 milliards d’euros pour la période 2021-2027. L’enseignement supérieur est également compris dans le nouvel agenda, avec un soutien à la réforme en cours afin de “moderniser et améliorer sa pertinence” pour le marché du travail.

Des instruments de financement qui s’ajoutent aux 30 millions d’euros supplémentaires décidés en 2020, comme le relève la MAP, qui ont bénéficié au Maroc suite aux progrès réalisés dans les réformes socio-économiques, et en vue du mécanisme incitatif.

(avec MAP)