C’était prévisible. L’expulsion du dirigeant Abderrahim Bouaida intervient quelques jours après sa convocation par la Commission régionale de discipline du parti. L’homme fort de Guelmim-Oued Noun et fils de l’un des cofondateurs du RNI s’est dernièrement distingué comme le porte-parole du “mouvement réformateur” au sein du parti. Et ses critiques adressées à la direction du parti sur les réseaux sociaux fédéraient tous les opposants au leadership imposé par le président, Aziz Akhannouch.
Abderrahim Bouaida a commenté, sur sa page Facebook, sa décision d’expulsion, en n’y allant pas de main morte et en signant sa publication en tant qu’“ancien membre de seconde zone du RNI”. Il déclare qu’“à un moment où tous les Marocains sont préoccupés par la question de Guerguerate et les implications de la crise dans toutes ses dimensions en cette période difficile, le parti du président Akhannouch s’attelle à l’expulsion des voix opposées à son entreprise, pensant que cela nous fera taire et nous empêchera de continuer à dénoncer toutes les pratiques opportunistes au sein d’un parti transformé en harde”.
..في الوقت الذي ينشغل فيه كل المغاربة بقضية الكركرات وتداعيات الأزمة بكل أبعادها في هذا الزمن العصيب، يهتم حزب الرئيس « …
Publiée par Abderrahim bouaida – عبد الرحيم بوعيدة sur Lundi 16 novembre 2020
“Un ouissam sur ma poitrine”
L’ancien président de région affirme que cette décision n’est pas en mesure de brouiller ses plans politiques. Il réagit avec sarcasme en estimant que cette expulsion est “un ouissam (une décoration) sur (sa) poitrine”. “Une mise en accusation qui se retourne contre vous et votre parti, qui n’en est plus un”, ajoute-t-il en s’adressant à son désormais ex-patron.
Abderrahim Bouaida, cousin de l’ex-ministre et actuelle membre du Bureau politique du RNI Mbarka Bouaida, ne compte pas, pour autant, mettre un terme à sa carrière en politique. C’est en tout cas ce que laisse penser sa conclusion : “En fin de compte, il ne s’agit pas d’un bannissement du paradis.”
Reprenant le fameux adage savamment utilisé dans les discours politiques “la terre de Dieu est si vaste”, Bouaida promet “une reconcentration sur le terrain”.