La justice a tranché, en première instance, le bras de fer opposant depuis deux mois Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du PAM, et Mohamed Aboudrar, président du groupe parlementaire du même parti démis. Ainsi, le tribunal de première instance de Rabat a débouté ce 3 juin Mohamed Aboudrar qui contestait la légalité de la décision du secrétaire général du parti de le démettre de ses fonctions de président du groupe parlementaire du parti — qu’il occupe depuis avril 2019. La demande de Mohamed Aboudrar a été rejetée, car “elle ne repose sur aucune base légale”, peut-on lire dans les attendus du jugement. “Cette affaire est ridicule et le dossier ne tenait pas la route”, nous déclare le numéro 1 du parti du tracteur.
Dans cette affaire, Aboudrar s’appuyait notamment sur le fait que le bureau politique n’avait toujours pas été formé (ajourné en mars 2020 à cause de la pandémie de coronavirus). Le secrétaire général du parti, lui, avançait que la décision de démission d’Aboudrar a été prise “conformément à la loi”. Sa décision repose sur la consultation des membres du bureau politique élus de droit et l’aval de 83 sur 102 parlementaires du parti. Contacté par TelQuel, Mohamed Aboudrar n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Il est à rappeler qu’en avril 2020, Ouahbi a décidé de démettre de ses fonctions Mohamed Aboudrar, président du groupe parlementaire du parti. La raison ? “Des agissements individuels inacceptables de Mohamed Aboudrar, liés à la gestion quotidienne et politique du groupe parlementaire Authenticité et modernité au sein de la Chambre des représentants”, lit-on dans un communiqué du parti.
C’est le député Rachid Abdi qui a été chargé de coordonner les travaux du groupe parlementaire, avant qu’il ne soit élu président du groupe parlementaire le 13 avril suite à une réunion virtuelle. Mohamed Aboudrar a estimé que les motifs de son évincement ne sont pas valables. “Depuis son élection à la tête du parti, Ouahbi veut avoir son mot à dire sur tout ce qui concerne le groupe. Or, le secrétaire général donne les grandes orientations politiques, la gestion quotidienne du groupe n’est pas de son ressort”, nous avait-il déclaré. Il estimait aussi que cette volonté était “liée à des tractations qui se sont jouées en coulisses de la course au secrétariat général du parti. C’est à ce moment-là qu’ils se sont distribué les parts du gâteau. Cette éviction a été décidée bien à l’avance !”