Fermés depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire le 16 mars, les cafés et restaurants ont été autorisés à rouvrir ce vendredi 29 mai, uniquement pour la livraison à domicile ou la prise de commandes « à emporter ». Mais cela n’a pas suffi à calmer la colère de l’Association nationale des cafés et restaurants, qui avait déjà menacé en début de semaine de ne pas rouvrir tant que le ministère de l’Industrie et du Commerce n’écoute pas ses doléances. Elle appelle désormais au boycott de la réouverture.
« Le gouvernement fuit ses responsabilités »
« Exceptionnellement, l’association s’est réunie sur les réseaux sociaux pour discuter avec tous les membres et il en a découlé ce qui suit : nous refusons toute reprise tant qu’une réunion avec le Comité de veille économique (CVE) et le gouvernement n’est pas organisée pour discuter de tout ce qui a été accumulé comme frais (loyers, factures d’eau et d’électricité, impôts) et pour trouver une solution pour les milliers de travailleurs du secteur », écrit l’association dans un communiqué publié le 28 mai. Elle considère que le gouvernement « ignore tout simplement » le secteur et qu’il « fuit ses responsabilités qui lui incombent de trouver une issue au calvaire des professionnels de ce secteur ».
« Nous redemandons à tous les travailleurs du secteur de ne pas reprendre le travail tant qu’il n’y aura pas de réunion urgente avec le gouvernement pour revoir tous les points qui ont été soulevés auparavant, afin d’assurer une reprise des activités dans des conditions optimales et d’éviter toute contamination pour les professionnels et les consommateurs », conclut l’association.
« Notre secteur est dans le coma »
Interrogé avant l’annonce de la réouverture partielle des cafés et restaurants, Nourredine El Harrak, président de l’association, s’interrogeait sur la rentabilité des cafés et restaurants s’ils devaient mettre en place des mesures drastiques de distanciation physique et si des aides de l’Etat, des exonérations fiscales et des crédits bancaires n’étaient pas garantis jusqu’à la fin de l’année. « Nous sommes arrivés à un état critique qui ne peut se traduire dans plusieurs cas que par la faillite. Notre secteur est dans le coma. Après la réanimation, il lui faudra une période de convalescence pour retrouver son état normal », nous confiait-il.
Selon le communiqué du ministère de l’Industrie et du Commerce, les cafés et restaurants devront procéder à la vérification de la propreté du matériel et sa désinfection tout au long de la journée, en plus d’une aération suffisante des salles. L’effectif devra être réduit pour éviter les risques de contagion et les responsables devront trouver des formules de rotation d’effectifs pour assurer la sécurité des employés.
En plus du respect des règles de distanciation entre les clients et les employés, les établissements devront mettre à disposition des gels hydroalcooliques et des bavettes et assurer la sensibilisation quant aux dangers de l’épidémie. Le communiqué insiste également sur le contrôle des aliments tout au long du processus.