Durant cette réunion, le ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, a commencé par faire un point sur la situation économique du royaume, durant cette crise inédite. Ensuite, il a répondu aux questions des députés. La grande majorité a voté pour l’adoption du projet de loi n°26.20 relatif au dépassement du plafond des emprunts extérieurs. Seul Omar Balafrej, le député de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), était contre.
Morceaux choisis des déclarations de Mohamed Benchaâboun.
“Il est difficile de faire une évaluation précise de l’impact de la crise liée au Covid-19 sur l’économie du Maroc, et par la même occasion, sur notre réserve en devises.”
“Je répète ce que j’ai dit le 8 avril dernier, je disais qu’il faut tâcher de garder un équilibre au niveau des devises, car c’est un point critique pour la survie de l’économie nationale. ”
“On cherche des prêteurs internationaux. Le Maroc tient le coup (investment grade). On cherche à réduire le coût, on lève les dettes avec un taux d’intérêt de 1,5 %.”
“Lorsqu’un pays demande un rééchelonnement de la dette, il montre une difficulté financière et devient un pays avec une faible note, en risque de faire défaut.”
Quelques chiffres
“Jusqu’au 23 avril, on a enregistré une baisse de 43 % au niveau des importations, contre 16 % au mois de mars. Au niveau des exportations, le chiffre est plus grand puisqu’on a enregistré une régression à hauteur de 80 %.”
“Beaucoup de secteurs sont à l’arrêt. Le tourisme est à l’arrêt, manifestement. Le transfert de devises que les MRE ont l’habitude de faire ne se fait plus, le secteur automobile est à l’arrêt, et une perte d’activité à hauteur de 80 % est observée dans le secteur aéronautique.”
“On a enregistré -10 % au niveau des transferts de devises.”
“La consommation d’électricité a baissé de 13 %.”
Sur les importations
“Au niveau des importations, on a des charges fixes dont on ne peut pas se passer, comme le pétrole, le gaz, etc.”
“Il y a des matières que la majorité sous-estime, mais qui doivent être importées. Si on veut confectionner un pantalon, il nous faudra du coton, est-ce qu’on en produit ? Non. Il faut donc en importer. On importe selon le besoin, les biens d’équipements et les machines, les matières premières… On vit une crise exceptionnelle. Le confinement a déséquilibré l’économie, c’est un fait.”
“On cherche à limiter les dégâts, et il faut garder la confiance des partenaires externes, malgré la crise.”
Sur la solidarité
“Le diable est dans les détails. Pour sortir tête haute de cette crise, il faut une solidarité générale. Une solidarité de tous les secteurs pour qu’on se relève en même temps. Il faut trouver la formule, sans pour autant trop en demander à certains, car on aura besoin de tout le monde pour que le redémarrage se fasse dans les meilleures conditions.”
“Il faut donner de l’espoir et il faut surtout y croire, pour que les citoyens y croient. Moi personnellement, j’y crois.”
“850.000 personnes ont envoyé un SMS (10 dirhams, ndlr) pour soutenir le fonds de gestion de la pandémie. Il y a des gens qui ont beaucoup donné, et ne veulent pas être cités.”
Sur le déconfinement
“On travaille sur plusieurs scénarios de déconfinement, en attendant d’avoir plus de visibilité.”
“Le meilleur scénario possible, c’est qu’on s’en sorte d’ici le 20 mai, comme prévu. On prend en compte cette date lors des réunions du comité de veille et autres, mais tout dépend de l’évolution de la situation pandémique. Si l’état d’urgence est prolongé, on prendra d’autres mesures.”