18.226 Marocains bloqués à l’étranger, les mesures du gouvernement jugées “insuffisantes” par les députés

Nezha El Ouafi a annoncé un chiffre doublement supérieur à celui avancé l’avant-veille par le chef du gouvernement.

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Des centaines de Marocains sont bloqués à l'étranger, des suites de la décision de fermer les frontières pour lutter contre la propagation du coronavirus. Crédit: Javier Soriano/AFP

La commission des Affaires étrangères, de la défense et des Marocains résidents à l’étranger s’est réunie, ce mercredi 15 avril, pour examiner la problématique des milliers de Marocains bloqués à l’étranger.

La ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Marocains résidant à l’étranger, Nezha El Ouafi, a annoncé que le nombre de Marocains actuellement retenus à l’étranger étaient au nombre de 18.226, sans compter les étudiants, dont 40.000 en France seulement. Un chiffre bien plus élevé que les 7500 personnes évoquées par le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, lundi 13 avril, sous la coupole du Parlement.

Nezha El Ouafi a également affirmé que le ministère des Affaires étrangères a pris en charge 2373 concitoyens, en leur offrant hébergement, subsistance et médication, appelant l’ensemble des Marocains bloqués à “s’armer de patience et faire preuve de sacrifices”. Des paroles qui n’auront convaincu presque personne autour de la table.

La situation des Marocains bloqués à l’étranger est devenue très inquiétante et le silence du gouvernement est injustifiable”, a lancé à la ministre Chokrane Amam, président du groupe USFP, estimant que “les mesures qui ont été prises sont insuffisantes” et regrettant que le gouvernement ne présente pas de “vision claire quant au sort de ces 18.226 Marocains”. Chokrane Amam a également suggéré de rapatrier immédiatement ceux qui sont bloqués à Sebta et Melilia.

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Pour le député de la Fédération de la gauche démocratique, Omar Balafrej, le gouvernement a fait défaut dans sa communication avec les Marocains bloqués à l’étranger. “Il faudrait leur expliquer qu’aujourd’hui, le rapatriement est impossible car il s’agit d’un problème sanitaire, pas d’un problème financier, car la plupart de ceux qui me contactent se disent prêts à payer eux-mêmes le billet d’avion”, a-t-il étayé, ajoutant qu’“il faut être honnête avec soi-même, notre système de santé ne peut pas absorber autant de Marocains voulant revenir chez eux”.