Il aura fallu du temps au directeur technique pour composer le staff qui travaillera à ses côtés. Six mois se sont écoulés depuis que le Gallois Osian Roberts a été nommé à la tête de la direction technique nationale (DTN), succédant à Nasser Larguet. Une période suffisante pour que le technicien présente sa feuille de route lors d’un point de presse en octobre dernier, et dévoile ses équipes ce lundi 10 février à Rabat.
Des entraîneurs plutôt que des managers
“Pas tous les grands coachs ont été des grands joueurs internationaux”. C’est ainsi qu’Osian Roberts a voulu donner le ton lors de la conférence de presse de lundi après-midi, pour barrer la route à quelques anciens internationaux marocains qui espéraient obtenir une place au sein de la direction technique nationale, grâce à leur vécu en sélections.
Durant son échange avec la presse nationale, le technicien gallois a justifié ses choix. Selon lui, l’équipe dont il dispose aujourd’hui est la meilleure qu’il puisse former pour atteindre les résultats espérés.
“Un choix qui s’est fondé sur leur passion, leur jeunesse et leur expérience pour apporter du sang neuf afin de créer ‘The Moroccan way’”
“Je cherchais des profils précis. Je voulais des coachs et entraîneurs, pas des managers. J’ai reçu pas mal de CV de managers, mais il me fallait des coachs capables d’apprendre des choses aux plus jeunes, pas des managers”, martèle-t-il en expliquant que les “managers” gèrent des joueurs confirmés et qu’ils n’ont pas tous la pédagogie nécessaire pour apporter un plus aux jeunes joueurs en formation.
Dans ce sens, Osian Roberts a précisé que tous les entraîneurs avaient eu droit au même test d’aptitudes, le directeur technique tenant à les voir sur le terrain pour déterminer s’ils allaient faire partie de son équipe. Confiant dans ses choix, il ajoute néanmoins que l’un de ses critères était l’aptitude des entraîneurs à travailler en un seul groupe, soudé, derrière un même objectif commun. “Tous les coachs devront travailler ensemble, en synergie. Je leur ai demandé de se défaire des ego. Si quelqu’un a un ego surdimensionné, qu’il le laisse aux portes du complexe avant d’en franchir les portes.”
En ce qui concerne les nationalités choisies pour diriger les équipes nationales, Osian Roberts a fièrement révélé que la majorité des techniciens choisis (entraîneurs et entraîneurs adjoints) étaient Marocains. “Autre détail important pour moi, c’est que 10 des 14 techniciens choisis pour l’équipe nationale sont Marocains. Un choix qui s’est fondé sur leur passion, leur jeunesse et leur expérience pour apporter du sang neuf afin de créer ‘The Moroccan way’, la méthode marocaine. Pas l’espagnole ni la portugaise, bien que ces nationalités existent dans notre staff. On aura une philosophie à suivre et à calquer sur toutes les équipes nationales”, a-t-il poursuivi.
“Le travail commence enfin”
L’homme s’est donné pour mission de déterminer cette philosophie, en tant que directeur des équipes nationales. Une seconde casquette que Roberts préfère tenir en personne, alors que plusieurs noms avaient été évoqués pour ce poste, à commencer par l’ancien sélectionneur national, Badou Zaki.
“C’est au terme de plus de 300 entretiens qu’on a pu composer notre équipe. Vous pouvez me croire, les places reviennent aux plus méritants (…). C’était un peu long, je vous remercie pour votre patience, mais le travail commence enfin”, a déclaré Osian Roberts en s’adressant aux journalistes présents à sa conférence de presse. Et de souligner que le développement du football féminin faisait également partie de ses objectifs prioritaires.
Les nommés sont…
Son rôle a été comparé à celui qu’avait Ian Rush au sein de la fédération galloise de football. Noureddine Naybet, l’ex-capitaine des Lions de l’Atlas, est le nouveau “directeur de la performance d’élite” (Elite performance director, comme indiqué sur sa présentation). Respectée dans le milieu footballistique marocain, l’ancienne vedette du Deportivo La Corogne et de Tottenham est très appréciée par Roberts, qui a fait son éloge en tant que modèle et source d’inspiration pour tous les internationaux marocains. Sa mission sera d’accompagner les équipes nationales, et de donner son avis de professionnel concernant des choix stratégiques.
L’ancien international marocain Rachid Rokki sera à la tête de l’équipe nationale des moins de 15 ans, épaulé par Tarik Makhnass, un Hispano-Marocain expérimenté dans la formation des jeunes. João Aroso se chargera de l’équipe nationale des moins de 17 ans aux côtés de Jamal Alioui, l’ex-défenseur central du Wydad. Un second ancien de la maison rouge a également été nommé adjoint. Il s’agit de Badr El Kadouri, l’ex-capitaine du Dynamo de Kiev, qui épaulera l’Espagnol Sergio Piernas dans sa mission de sélectionneur des moins de 17 ans.
Aucun changement à la tête de l’équipe nationale olympique (U23) également, malgré plusieurs critiques envers Bernard Simondi, l’un des noms qui ont fuité. L’homme de 66 ans, qui a entraîné l’Olympique de Khouribga en 2017, et dont le passage n’a pas été marquant, pourra sans doute profiter de l’expérience de Zakaria Aboub, son adjoint qui a déjà réalisé de très belles choses en coachant l’équipe nationale des moins de 17 ans, et dont les meilleurs éléments peuvent être convoqués en U23.
“Les entraîneuses et entraîneurs travailleront dans un but commun, et échangeront leurs expériences. On a tous les moyens pour y arriver”
Pour finir, Roberts a dévoilé les noms des anciennes joueuses devenues entraîneuses, et qui auront pour but de faire évoluer le football féminin au Maroc. En plus de Lamia Boumehdi, sélectionneuse des moins de 17 ans, il a nommé Fatima Laassiri, Zineb El Barouri et Nadia Jilaidi pour travailler ensemble avec les équipes nationales. C’est d’ailleurs en soulignant le mot “ensemble” que le technicien gallois a conclu la présentation de son staff. “Nous allons tous travailler ensemble pour mener les équipes nationales aux résultats escomptés. Les entraîneuses et entraîneurs travailleront dans un but commun, et échangeront leurs expériences. On a tous les moyens pour y arriver.”
Concernant les noms qui ont récemment alimenté la polémique, en l’occurrence Badou Zaki, Fathi Jamal et Rachid Taoussi, le directeur technique a répondu à la question d’un confrère en précisant qu’il n’avait pas refusé qu’ils fassent partie de sa direction technique pour des raisons personnelles, loin de là. “Ils travaillent pour le compte de la FRMF, avec des missions prédéfinies (…). J’estime que la contribution de ces noms pour le football marocain est déjà dans l’histoire du Maroc. Ils n’ont rien à prouver, mais au niveau technique, je cherchais des profils particuliers avec qui je pourrais travailler. Je pense avoir formé la meilleure équipe possible, et le temps nous dira si j’ai pris les bonnes décisions.”
Durant la conférence de presse, Osian Roberts a révélé qu’il avait recruté un bras droit durant son passage au sein de la direction technique de la fédération galloise, qui occupera le poste de directeur des opérations techniques, en la personne Neil Ward. Ce dernier a été directeur général de la formation à la Fédération galloise de football.