Vers un retour à la normale de la situation à Bab Sebta ?

Hassan Abyaba a laissé entendre ce 5 décembre que la situation à Sebta pourrait être rétablie dans un futur proche.

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Ce sont essentiellement des femmes qui traversent la frontière pour acheter puis revendre des marchandises. Crédit: Image du film Bab Sebta/Randa Maroufi

Ce jeudi 5 décembre, le porte-parole du gouvernement Hassan Abyaba s’est exprimé sur la question de la réouverture du passage frontalier à Sebta, après la tenue du conseil de gouvernement. Il a déclaré que “les choses reviendraient à la normale très prochainement”, sans donner plus de précisions quant aux modalités et à la date à laquelle cette réouverture pourrait avoir lieu.

Revirement ?

La déclaration de Hassan Abyaba laisse envisager la possibilité d’une réouverture prochaine du passage frontalier Bab Sebta, clôt depuis plus de deux mois et provoquant l’arrêt du passage de marchandises entre le Maroc et l’enclave espagnole.

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Cette déclaration ne dissipe cependant pas le flou qui perdure sur l’avenir de ce passage frontalier. Les autorités marocaines et espagnoles avaient en effet annoncé la réouverture du poste frontalier pour le 4 novembre, finalement reportée au 18 novembre puis au 19 novembre. A l’heure actuelle, la frontière n’a toujours pas rouvert ses portes.

Le 2 décembre, le site d’information espagnol El Confidencial évoquait l’éventualité que Bab Sebta soit “définitivement” fermée. Selon l’agence de presse espagnole EFE, le Maroc a en effet construit le 4 décembre une clôture surmontée de barbelés ainsi qu’un fossé, et mis en place des casernes militaires pour rendre l’accès à l’enclave encore plus difficile. Le caractère définitif de cette clôture n’a toutefois pas été confirmé par le gouvernement, d’après le journal local El Faro de Ceuta.

Tensions frontalières

Cette fermeture, à l’initiative du gouvernement marocain, aurait été entre autres motivée par la lutte contre la contrebande. Entre 12 000 et 15 000 personnes — des femmes en majorité, surnommées les “femmes-mules” — achètent des marchandises à Sebta, allant des produits cosmétiques aux couvertures, en passant par des denrées alimentaires, qui sont ensuite revendues au Maroc. Un travail qui s’opère dans des conditions très difficiles.

La gestion de la frontière avec Sebta, enclave espagnole revendiquée par le Maroc, trouble régulièrement la relation entre les deux pays.

 

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