Lors de sa rencontre avec les membres de la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement, la délégation de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), centrale syndicale marocaine affiliée au parti de l’Istiqlal, a insisté sur l’importance de tirer les leçons des difficultés auxquelles fait face le Maroc depuis quelques années.
Rétablir la confiance
À l’instar des partis reçus par la commission la semaine dernière, le syndicat dirigé par Niama Myara a plaidé pour le renforcement de la gouvernance institutionnelle et démocratique. L’objectif est d’aboutir à un “nouveau contrat social, qui rompt avec la polarité figée des droits et obligations”. Pour cette centrale syndicale, il est urgent d’ouvrir de nouvelles possibilités pour la participation citoyenne. “C’est décisif pour rétablir la confiance dans les institutions”, affirme l’UGTM.
Ce syndicat propose également d’initier une réforme constitutionnelle, pour remédier aux dysfonctionnements constatés depuis l’entrée en vigueur du texte de 2011. L’idée est d’éviter, par exemple, un remake du scénario du blocage de la formation du gouvernement en 2016, qui a duré plus de six mois.
Mesures économiques et sociales
Au niveau économique, le plaidoyer de l’UGTM a concerné la lutte contre les différentes formes de rente et la restructuration du secteur informel. L’une des propositions porte sur le déploiement d’une véritable économie sociale, qui serait “un outil de proximité pour lutter contre la pauvreté et le chômage, particulièrement dans les zones reculées”.
L’UGTM a également remis sur la table le dossier du service civil. Il devrait concerner les jeunes diplômés, titulaires de masters. “Cela permettra d’atténuer l’ampleur de la problématique des diplômés chômeurs”, est-il indiqué.
Sur le plan social, cette centrale syndicale estime qu’il est nécessaire de lancer une série de réformes. À commencer par la révision de la loi sur les syndicats. Le projet de loi organique, prévu par la Constitution, se fait toujours attendre, faute de consensus.
L’idée est également de relancer le dialogue social sur de bonnes bases, notamment en institutionnalisant sa régularité par une loi. S’y ajoute une refonte du Code du travail, pour être en phase avec les transformations du marché de l’emploi, et particulièrement les évolutions liées à la digitalisation.