Mehdi Masmoudi, porte-parole du collectif, et Khouloud Haskouri, étudiante en 2e année de sciences politiques, ont accueilli les participants et présenté l’action de Moustaqil. Sous la modération de Hanae Anys, étudiante en 3e année de médecine, et Khouloud Haskouri, étudiante en 2e année de sciences politiques, le débat s’est orienté autour de trois axes principaux :
- La situation des jeunes au niveau académique et universitaire
- Comment créer de l’engagement chez les jeunes ?
- Quels outils mettre en place pour permettre aux jeunes de devenir autonomes ?
En conclusion, Omar Khyari, coordinateur national de Moustaqil, a proposé un résumé des débats en rappelant le consensus sur le fait que les inégalités sociales privent certains jeunes de l’accès à l’autonomie. Les jeunes soulignent aussi que l’exigence des parents, qui souhaitent en majorité que leurs enfants deviennent médecins ou avocats, pose problème. En effet, les autres métiers sont véritablement déconsidérés et cet état d’esprit est contre-productif. De manière plus générale, le carcan social marocain soumet les jeunes à une forte pression, notamment les NEET (Not in education, employement or training).
L’engagement des jeunes est faible car les associations, les partis politiques et les organisations collectives n’ont aucune crédibilité et n’arrivent pas à séduire la jeunesse. Néanmoins, la volonté de s’engager est toujours présente chez les jeunes, qui sont très enthousiastes pour donner de leur temps, particulièrement lorsqu’il s’agit de s’engager en faveur d’autres jeunes. Il faudrait leur proposer d’évoluer dans des structures dynamiques, modernes et dont l’action est transparente.
La mise en place d’une formation professionnelle ouverte aux 16-18 ans, l’instauration de spécialités académiques au sein des universités dès la 1re année de licence, et l’organisation d’activités culturelles et sportives, gratuites et régulières, sont les idées proposées par les participants pour permettre l’autonomisation de la jeunesse.
Moustaqil est une initiative née en janvier 2019, portée par des jeunes qui ont décidé d’agir pour enrayer un phénomène qui prend de l’ampleur au Maroc, celui des NEET. Après avoir mené une opération pilote de renforcement des compétences auprès de 40 bénéficiaires à Rabat-Salé pendant trois mois, le collectif Moustaqil a choisi de standardiser son action et faire de Dar Moustaqil une “franchise”, amenée à ouvrir dans plusieurs villes et localités rurales.
La mission de Moustaqil est d’investir des lieux physiques (Dar Moustaqil) au sein desquels des programmes gratuits d’émergence des compétences à la fois socioéconomiques et culturelles sont mis en place par des jeunes en faveur d’autres jeunes NEET. Ces programmes sont associés à l’intégration d’un réseau professionnel et à des activités d’implication citoyenne (activités culturelles et sportives, éducation civique) destinées au NEET.
La difficulté à répondre au problème social de la question de la jeunesse exige du collectif d’être accompagné et encadré par des personnalités et des chercheurs ayant une expérience auprès des NEET sur le terrain. Ainsi, Moustaqil a mis en place un comité scientifique. Les membres de ce comité sont des experts des questions liées à la jeunesse, ayant accumulé une expérience reconnue au niveau international, pour leurs compétences et la qualité de leurs travaux.
Les membres du collectif Moustaqil ont participé, entre le 15 juillet et le 30 novembre 2019, à une étude sur les NEET, organisée par l’Observatoire national du développement humain (ONDH). Cette étude a pris la forme d’une enquête qualitative menée par les membres de Moustaqil sur le terrain, dans 22 villes, auprès de plus de 700 jeunes. Les résultats de cette enquête seront diffusés en 2020.
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