Zakaria Garti, co-fondateur du mouvement Maan : “Aujourd'hui, c'est toute la Nation qui est condamnée”

Après la condamnation, le 30 septembre, de Hajar Raissouni et son fiancé à un an de prison ferme, et celle de son médecin à deux ans de réclusion, réaction à chaud de Zakaria Garti, co-fondateur du mouvement Maan.

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Acteur associatif, Zakaria Garti est l'ex-président Tariq Ibnou Ziyad Initiative (TIZI), et co-fondateur du mouvement Maan. Crédit: DR

Un jugement “indéniablement et extrêmement sévère” et une condamnation “très lourde”, pour Zakaria Garti, co-fondateur du mouvement Maan.

S’il se dit “triste” d’un tel jugement, ce banquier et ancien président du réseau politique indépendant TIZI considère que ce sont “toutes les voix libres qui sont frappées : c’est toute la Nation qui est condamnée aujourd’hui et pas uniquement Hajar, qu’on soit pour ou contre l’abrogation de ces lois”.

Zakaria Garti relève l’“angle politique de cette affaire”, tant “cette femme appartient à un média [Akhbar Al Yaoum, NDLR] qui a toujours eu une voix dissonante”. “L’utilisation de cette loi [sur l’avortement, NDLR]  a été extrêmement sévère”, ajoute-t-il.

Nous avons construit l’image d’un Maroc moderne, libre, en voie de démocratisation depuis vingt ans et on a l’impression, aujourd’hui, qu’on est en train de détruire tout ce soft-power qu’on a mis des décennies à construire”, estime-t-il.

Selon lui, les temps sont “à une mobilisation qui est amenée à continuer”, d’autant qu’elle concerne désormais un symbole rendant “la cause plus forte”. “Un an de prison n’est pas grand chose pour devenir le symbole d’une Nation”, confie-t-il, de manière délibérément cynique. Avant d’ajouter : “Là, on s’est attaqué à une jeune journaliste femme, un bouc émissaire et le symbole parfait dont le Maroc n’avait pas besoin.

Le mouvement Maan avait déjà publié un appel à la sanctuarisation de la liberté de la presse et de la dignité en réaction à l’affaire Hajar Raissouni.

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