Alors que s’ouvrait le procès de la journaliste d’Akhbar Al Yaoum Hajar Raissouni pour “avortement illégal” et “relations sexuelles extraconjugales”, la députée PJD a publié le 9 septembre une tribune sur Facebook dans laquelle elle appelle à l’ouverture d’un “dialogue interne serein et encadré” sur la question des libertés individuelles.
“L’affaire Hajar est l’occasion de relancer le débat public sur des dispositions du Code pénal marocain qui portent atteinte à la vie privée et réduit le champ des libertés individuelles”, a écrit l’élue du parti de la lampe dans cette publication. Selon l’élue , certaines dispositions du Code pénal ont “besoin d’être revues en profondeur à la lumière des principes de droits et de libertés”.
Dans ce qui semble être une référence à un débat ayant actuellement lieu au PJD, Amina Mae El Ainine remarque qu’un “courant refuse de discuter [des textes violant les libertés indivuelles] estimant que ces lois se plient au référentiel islamique tandis qu’un autre s’interroge quant à l’application sélective de ces dispositions”.
Pour Amina Mae El Ainine, ces dispositions du Code pénal cristallisent ce qui reste de tensions entre un “bloc moderniste” et un “bloc conservateur” qui pourraient unir leur force dans le cadre d’ “une grande bataille pour la démocratie, la dignité et le développement”.
L’élue PJD, qui n’est pas membre du Conseil national du parti, a fait l’objet d’attaques concernant sa vie privée suite à la fuite de photos la montrant sans son voile à Paris en début d’année 2019. Quelques temps après la publication de ces photos, Amina Mae El Ainine n’a pas été reconduit par les élus de son parti à son poste de 7e vice-présidente de la Chambre des représentants.
Amina Mae El Ainine est la deuxième élue du parti de la lampe à réagir à l’arrestation de Hajar Raissouni après l’ancien secrétaire général de la formation, Abdelilah Benkirane. Dans des propos accordés à Al Yaoum24 ce dernier avait affiché son soutien à la journaliste en déclarant : “Après m’être penché sur le rapport médical, j’annonce ma solidarité absolue avec la journaliste Hajar Raissouni et je lui promets d’assister à son mariage”.
Hajar Raissouni est toujours poursuivies en détention pour “avortement illégal” et “relations sexuelles extraconjugales”. La journaliste de 28 ans, qui est par ailleurs la nièce d’Ahmed Raissouni, président de l’Union internationale des oulémas musulmans et ancien président du Mouvement unicité et réforme (MUR, matrice idéologique du PJD), a vu son procès repoussé au 16 septembre à l’issue d’une première audience tenue le 9 septembre. Sa demande de remise en liberté, après 10 jours d’incarcération, a été refusée par le juge.