Le G7 mobilise des moyens contre les feux en Amazonie

 Le G7 a promis lundi de débloquer d'urgence 20 millions de dollars pour envoyer des avions bombardiers d'eau lutter contre les incendies en Amazonie.

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Les banquiers centraux et ministres des Finances du G7 s'entretiendront mardi 3 mars par téléphone, afin de coordonner leur action pour préserver l'économie mondiale. Crédit: AFP

Outre l’envoi d’une flotte contre les flammes, à laquelle la France apportera un appui militaire de ses forces en Guyane, le G7 est tombé d’accord pour un plan d’aide destiné à la reforestation, au niveau de l’ONU, qui doit être finalisé au cours de l’Assemblée générale des Nations-Unies fin septembre. Cette « initiative pour l’Amazonie » requerra l’accord du Brésil et des autres huit États amazoniens, en lien avec les ONG et les populations locales.

« Les pays d’Amazonie ont besoin d’urgence de brigades de sapeurs-pompiers et d’avions spécialisés bombardiers d’eau » a déclaré le président chilien Sebastian Pinera, invité du G7. Ces décisions, annoncées par les deux hommes, traduisent la volonté du président français de faire de l’Amazonie une priorité du G7, au point d’en faire un test sur son efficacité. »La deuxième étape, sur laquelle nous nous sommes mis d’accord avec les pays d’Amazonie, sera dans le cadre de la prochaine Assemblée générale de l’ONU, pour mettre en œuvre une phase qui consiste à protéger les forêts, la biodiversité et reboiser ces régions du monde« , a ajouté M. Pinera.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a promis lundi une aide de 10 millions de livres pour aider à la reforestation de la forêt d’Amazonie. Présent au G7, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a d’ailleurs appelé lundi la communauté internationale à se mobiliser plus fortement. « J’espère qu’on puisse mobiliser bien plus de ressources pour aider les pays de l’Amazonie« , a déclaré M. Guterres.

Le président français s’est même interrogé sur l’opportunité de conférer un statut international à la forêt amazonienne, au cas où les dirigeants de la région prennent des décisions nuisibles pour la planète. Une allusion claire au président brésilien qui l’a accusé de mentalité « colonialiste » pour réclamer une action internationale. Associations et ONG ont soulevé la question de définir un statut international pour l’Amazonie. « Ce n’est pas le cadre de l’initiative que nous prenons mais c’est une vraie question qui se pose, si un État souverain prenait de manière concrète des mesures qui d’évidence s’opposent à l’intérêt de toute la planète« , a-t-il dit. « Les échanges entre M. Pinera et Bolsonaro ne vont pas en ce sens, je crois qu’il a conscience de ce sujet. En tout cas je veux vivre sur cet espoir« , a-t-il lancé, laissant entendre que président brésilien ne s’opposerait pas à l’envoi d’avions bombardiers d’eau, grâce à la médiation chilienne.

Mais un tel statut « est un chemin qui reste ouvert qui continuera de prospérer dans les prochains mois et années, car l’enjeu est tel sur plan climatique qu’on ne peut pas dire « ce n’est que mon problème« . Et c’est la même chose pour ceux qui ont sur leur territoire des espaces glaciaires ou qui ont un impact sur l’intégralité du monde« . Il a cependant assuré avoir bâti l’initiative qui sera proposée à l’ONU « pour respecter la souveraineté de chaque pays« .

Il a également confirmé que le chef indien Raoni, adversaire déclaré du président brésilien, se trouvait dans la région, mais qu’il avait été invité par des ONG. Si le cacique le souhaitait, il s’est dit prêt le recevoir de nouveau. Emmanuel Macron a fait de la situation en Amazonie l’une des priorités du sommet, lançant un « appel de la forêt » appelant « toutes les puissances » à se mobiliser contre les feux et pour reboiser. Près de 80.000 feux de forêt ont été répertoriés au Brésil depuis le début de l’année, dont un peu plus de la moitié en Amazonie.

Sous la pression internationale, le Brésil a fini par entrer en action dimanche en Amazonie en envoyant notamment deux avions C-130 Hercules.