Deux clans, deux tribunes médiatiques séparées, un même parti, mais profondément divisé. C’est l’image renvoyée par le PAM ce dimanche 2 juin. D’un côté, Hakim Benchamach, le secrétaire général, défendait farouchement lors d’une réunion du bureau fédéral de son parti, sa décision de démettre de leurs fonctions neuf secrétaires généraux régionaux. Il a notamment invoqué le règlement intérieur du PAM pour justifier son choix.
Lors de cette réunion, Benchamach a même profité de l’occasion pour annoncer l’éviction d’Aziz Benazouz, président du groupe parlementaire du parti du tracteur à la chambre des conseillers, réputé proche de ses opposants. Une décision que le secrétaire général du PAM explique par les statuts du parti qui autorisent le chef de la formation “à consulter le comité d’arbitrage et d’éthique ou à enquêter sur toutes les questions concernant la crédibilité, la réputation et les intérêts du parti”. Hakim Benchamach affirme par ailleurs avoir consulté les membres du groupe parlementaire à la deuxième chambre avant d’écarter Benazouz.
Les frondeurs contre-attaquent
Les opposants de secrétaire général du parti au tracteur étaient , eux, à Rabat où ils ont organisé une conférence de presse. Comme pour mieux montrer les divergences au sein du parti, Ahmed Akhchichine était présent. Lors de cette rencontre, le clan mené par Abdellatif Ouahbi a fustigé les décisions du chef du parti au tracteur, et annoncé que la deuxième réunion du comité préparatoire du 4e congrès du parti aura lieu le 15 juin à Agadir.
Ce comité préparatoire est au cœur des tensions récentes entre Hakim Benchamach et ses opposants. Le 18 mai, le secrétaire général avait en effet jugé “invalide” l’élection de Samir Goudar à la tête dudit comité, tandis qu’une frange du parti souhaite son maintien.
Les frondeurs, parmi lesquels on retrouve certains signataires de “l’Appel à l’avenir”, ont aussi annoncé vouloir porter l’affaire des limogeages des neuf secrétaires généraux régionaux en justice, d’après plusieurs sources médiatiques. La procédure sera enclenchée ce lundi 3 juin, affirme Abdelatif Ouahbi.
Vers une session extraordinaire du Conseil national?
L’avocat s’en est également pris au prédécesseur de Hakim Benchamach, Ilyas El Omari, auquel il impute certains maux du parti. “Il a démissionné. Sa place est à la tête de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, mais nous n’accepterons pas qu’il intervienne, en appelant certains membres du parti”, explique Abdelatif Ouahbi. D’un ton plus menaçant, il a ensuite déclaré : “je demande à Ilyas El Omari de rester loin de ce conflit. Il ne devrait pas l’instrumentaliser, ni rajouter de l’huile sur le feu. Et s’il continue de le faire, je vais raconter les détails de ce qu’il a fait”.
Comme nous l’évoquions la semaine dernière, le clan de “l’Appel de l’avenir”, initialement porté par 13 jeunes cadres du parti, a indiqué qu’une demande a été envoyée à Fatima Zahra El Mansouri, présidente du Conseil national du parti, en vue de la tenue d’une session extraordinaire de cette instance. “C’est primordial pour nous aujourd’hui de convoquer cette session, car elle nous permettra de régler certaines choses avant la tenue du congrès”, nous explique Abdellatif Ouahbi.