Fatima Zahra Mansouri prédit "l'effondrement" du PAM, si la crise n'est pas "réglée"

Pour Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du parti au tracteur, “l’effondrement” du PAM est imminent, à moins de taire les querelles internes. Un autre cadre du parti évoque l'éventualité de “la tenue d’une session extraordinaire du Conseil national pour démettre Benchamach de ses fonctions”.

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Crédit: AFP
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Longtemps en retrait pour cause de convalescence, Fatima Zahra Mansouri sort de son silence pour réagir aux déboires qui menacent la survie du parti au tracteur. “Depuis un moment, la situation organisationnelle de notre parti connaît des remous malsains qui ont abouti à des décisions et comportements négatifs qui peuvent mener inévitablement, s’ils ne sont pas réglés avec sagesse et maturité, à l’effondrement du parti, écrit la présidente du Conseil national du PAM dans un communiqué diffusé le 28 mai. Elle ajoute : “nos erreurs organisationnelles successives, la course au pouvoir sans conscience de l’appartenance collective au parti, les dépassements des appareils du parti sous couvert de calculs personnels (…) ont fait sombrer notre parti dans un feuilleton peu enviable.

“Règlements de comptes immoraux”

Pointant sans les nommer le secrétaire général du parti Hakim Benchamach et son clan, Fatima Zahra Mansouri rejette “toutes les manœuvres qui cherchent à perturber la décision du Conseil national pour la tenue du congrès national. Elle dénonce également “les règlements de comptes immoraux, “le dépassement des lois et appareils du parti, “le gel arbitraire des fonctions de membres fondateurs, responsables et militants du parti, “l’abus de pouvoir pour prendre des décisions qui ne confortent que certaines relations privées au sein du parti ou encore “le recours à la diffamation.

La présidente du parlement du parti au tracteur garde toutefois espoir. “Je tiens au parti et à l’ensemble de ses compétences, mais je tiens encore plus à un parti uni où les règles, les appareils et les décisions sont respectés, souligne-t-elle.

La décision du secrétaire général de démettre le 26 mai Ahmed Akhchichine de sa fonction de membre du bureau politique a ravivé encore une fois les tensions au sein du parti. Hakim Benchamach reproche notamment au numéro deux du PAM d’avoir “stimulé la division, attisé les tensions, et pris part à un putsch contre la volonté démocratique et réglementaire de tout parti qui se respecte durant la première réunion du comité préparatoire du 4e congrès national.

Cette décision de Benchamach intervient quelques jours après qu’Ahmed Akhchichine a signé un communiqué, avec onze autres membres du bureau politique, rejetant les décisions prises par le secrétaire général du parti. En effet, au cours d’une réunion urgente du bureau politique, Benchamach avait décidé le 20 mai de contester l’élection de Samir Goudar à la tête du comité préparatoire du 4e congrès du PAM. Une élection qui, selon le patron du parti au tracteur, se serait déroulée “en dehors des principes réglementaires et légaux.

Le président de la deuxième chambre a aussi “retiré la présidence du bureau fédéral à Mohamed Hammouti, nommé lui aussi après l’accord du 5 janvier. Pour les douze membres du bureau politique, “les décisions prises par le secrétaire général n’engagent que lui. Ils affirment aussi que l’élection de Samir Goudar à la tête du comité préparatoire “incarne l’avis libre et démocratique de ses membres.

Benchamach poussé vers la sortie?

Consacrée à l’élection du président du comité et à la définition de ses différentes commissions, une rencontre du 18 mai avait viré à la guerre entre le clan du secrétaire général du parti et celui de “l’Appel de l’avenir” porté par 13 jeunes membres du bureau politique, du Conseil national, du bureau fédéral et du groupe parlementaire du parti ainsi que leur soutien respectif, créant une confusion sans précédent.

Tard dans la soirée du 18 mai, un communiqué de Hakim Benchamach expliquait que la réunion a été “levée, car “certaines personnes ont semé la zizanie, ce qui rendait impossible la poursuite des travaux de la réunion. Mais dans un autre communiqué, la présidence du comité préparatoire annonçait l’élection de Samir Goudar à la présidence de l’instance. Samir Goudar affirme d’ailleurs “travailler de manière normale pour la préparation des travaux du congrès.

Hakim Benchamach prend des décisions de manière unilatérale et illégale, mais on se parle entre nous, pour décider de ce qu’on va faire, nous confie un cadre du parti. Un autre responsable du PAM évoque l’éventualité d’une session extraordinaire du Conseil national pour démettre Benchamach de ses fonctions. “Nous avons déjà réuni une trentaine de signatures qui ont été envoyées à la présidente du Conseil. On attend sa réponse”, nous confie-t-on.