Ahmed Akhchichine a été démis de sa fonction de membre du bureau politique du PAM par Hakim Benchamach. L’ancien ministre de l’Éducation nationale a été désigné par le secrétaire général lui-même en tant que membre du bureau politique et secrétaire général adjoint après avoir conclut en janvier dernier un accord de pacification. « Alors que nous espérions de bonne foi et dans un esprit positif que Ahmed Akhchichine renforce le principe de confiance de la trajectoire d’après 5 janvier (…), nous annonçons avec un immense regret qu’il ne s’est pas conformé aux décisions prises et annoncées devant le bureau politique, le bureau fédéral et le secrétariat du Conseil national », explique Hakim Benchamach dans un communiqué publié dans la nuit du 26 au 27 mai.
Le très contesté secrétaire général du parti du tracteur reproche à Ahmed Akhchichine « de ne pas avoir respecté son engagement de diriger un comité chargé de la reformulation et l’amélioration de la feuille de route » de la deuxième force politique du pays, mais aussi de ne pas avoir assurer « comme sa fonction secrétaire général adjoint l’incombe, l’encadrement de rencontres régionales programmées durant les réunions du bureau politique ». Benchamach blâme Akhchichine « d’être intervenu négativement pour avorter la volonté du parti d’organiser une conférence nationale pour commémorer le 11e anniversaire du Mouvement de tous les démocrates alors que les préparatifs de cette manifestation ont été lancés afin d’activer un dialogue national différentes forces progressistes et modernistes ».
Aziz Akhchichine est aussi sanctionné pour avoir « stimulé la division, attisé les tensions et pris part à un putsch contre la volonté démocratique et réglementaire de tout parti qui se respecte durant la première réunion du comité préparatoire du 4e congrès national ».
Cette décision de Benchamach intervient quelques jours après qu’Ahmed Akhchichine ait signé un communiqué, avec onze autres membres du bureau politique, rejetant les décisions prises par le secrétaire général du parti. En effet, au cours d’une réunion urgente du bureau politique, Benchamach a décidé le 20 mai de contester l’élection de Samir Goudar à la tête du comité préparatoire du 4e congrès du PAM qui se serait déroulée selon lui « en dehors des principes réglementaires et légaux ». Le président de la deuxième chambre a aussi « retiré » la présidence du bureau fédéral à Mohamed Hammouti, nommé lui aussi après l’accord du 5 janvier. Pour les douze membres du bureau politique, « les décisions prises par le secrétaire général n’engagent que lui ». Ils affirment aussi que l’élection de Samir Goudar à la tête du comité préparatoire « incarne l’avis libre et démocratique de ses membres ».
Consacrée à l’élection du président du comité et à la définition de ses différentes commissions, la rencontre du 18 mai a viré à la guerre entre le clan Hakim Benchamach, l’actuel secrétaire général du parti, et celui de l’appel à l’avenir porté par 13 jeunes membres du bureau politique, du Conseil national, du bureau fédéral et du groupe parlementaire du parti ainsi que leur soutien respectif, créant une confusion sans précédent. Tard dans la soirée du 18 mai, un communiqué de Hakim Benchamach explique que la réunion a été « levée », car « certaines personnes ont semé la zizanie, chose qui rendait impossible la poursuite des travaux de la réunion » alors qu’un autre communiqué de la présidence du comité préparatoire annonçait l’élection de Samir Goudar à la présidence de l’instance.