C’est à Saad Eddine El Othmani de trancher. C’est la conclusion de la réunion tenue lundi après-midi entre le groupe parlementaire du PJD et le secrétaire général du parti, Saad Eddine El Othmani au sujet du projet de loi-cadre sur l’enseignement. Pour rappel, le groupe parlementaire du parti à la lampe avait demandé, hier, le report du vote de ce texte qui devait avoir lieu à l’occasion d’une session extraordinaire de la commission de l’enseignement.
Selon plusieurs sources au sein du parti contactées par TelQuel Arabi, la réunion a duré près de cinq heures. Les élus PJD ont réaffirmé leur refus de “renoncer à l’arabe comme langue d’enseignement des matières scientifiques au collège et au lycée”, indique un membre du parti sous couvert d’anonymat. Un autre élu, reprenant les arguments du PJD sur cette question, a expliqué que “la loi-cadre doit être conforme aussi bien à la Constitution du royaume, qui dispose dans son article 5 que l’arabe et l’amazigh sont les langues officielles du pays, qu’à la vision stratégique 2015-2030 élaborée par le Conseil supérieur de l’enseignement”.
Selon la même source, Saad Eddine El Othmani a promis aux élus de son parti de demander un nouveau report, d’une semaine cette fois-ci, pour “améliorer” le projet de loi-cadre. A l’issue de cette réunion, il a été convenu que la décision concernant le vote de cette loi reviendrait au secrétariat général du parti à la lampe. Celui-ci s’est réuni dans la soirée du 1er avril mais n’a toujours pas communiqué ses conclusions.
La demande de report du groupe PJD à la Chambre des représentants intervenait quelques heures seulement après la publication d’une vidéo sur Facebook, où l’ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, affichait son opposition au texte. Il y affirmait notamment qu’un vote en faveur de ce texte serait “une trahison des principes du parti” et appellait son successeur Saad Eddine El Othmani à quitter ses fonctions de chef de gouvernement en cas d’approbation du texte.
A noter que suite au report demandé la veille, la commission de l’éducation à la première chambre devrait voter le projet de loi-cadre ce mardi 2 avril.