En difficulté au Maroc, Addoha parie sur l'Afrique de l'Ouest

En 2018, le chiffre d'affaires d'Addoha a baissé de 30%. En cause, la morosité du secteur immobilier. Pour renouer avec la croissance, le groupe d'Anas Sefrioui met le cap hors du Maroc.

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Anas Sefrioui, PDG du groupe Addoha © Yassine Toumi/TELQUEL

Le groupe Addoha subit de plein fouet la crise de l’immobilier au Maroc. En 2018, le chiffre d’affaires du groupe immobilier a chuté de plus de 30%, passant de 5,9 milliards de dirhams à 4 milliards de dirhams. “Le secteur de l’immobilier continue d’être sous pression dans un environnement économique globalement difficile au Maroc, explique le communiqué de l’entreprise présentant les résultats. “2018 a été marquée par la poursuite de la baisse des mises en chantiers, ainsi que par une pression sur les prix liée à l’accentuation de la concurrence”poursuit le document. En conséquence, Addoha a “procédé à la reconfiguration de certains projets”, en réduisant notamment les mises en chantier.

Le groupe poursuit aussi son objectif de désendettement. Intitulée “Plan Génération Cash 2015-2017”, la stratégie avait permis de réduire de 40% la dette nette du groupe depuis 2014. Grâce à la deuxième phase, “Priorité au Cash 2020” lancée début 2018, l’endettement net est passé de 6 millions à 5,7 millions de dirhams fin 2018. Toutefois, ces réalisations restent en deçà des objectifs du plan : Le groupe a généré  870 millions de dirhams de cash, en deçà de l’objectif  de 1,9 milliard par an. Le taux d’endettement se situe à 33,9%  contre un objectif de 30%.

Pour renouer avec la croissance, le groupe d’Anas Sefrioui parie sur l’Afrique de l’Ouest. Dans cette région du continent, “le niveau des préventes réalisées par le groupe a atteint plus de 1.700 unités, ce qui permet de sécuriser d’ores et déjà un chiffre d’affaires de près de 900 millions de dirhams sur les deux années à venir”, se félicite le groupe. Le total des préventes en unités a évolué de 75% en une année, ce qui représente 20% des préventes totales de logements économiques réalisées en 2018, et 30% du chiffre d’affaires des préventes.

Les deux premiers programmes économiques du groupe en Côte d’Ivoire (la Cité des Orchidées et Lagoona City) ont enregistré en 2018 une de ses meilleures performances commerciales, poursuit le communiqué. Addoha  a aussi lancé dans ce pays deux autres programmes économiques et sociaux : la Cité de l’Espérance et Green City de Bingerville.

A Abidjan, le groupe immobilier s’est aussi attaqué au haut standing à travers sa marque Prestigia. “Le projet d’appartements haut standing baptisé Bellevue Resort entrera en commercialisation au 2e trimestre 2019 avec une offre globale de 750 unités et un chiffre d’affaires de plus de 1,3 million de dirhams”, annonce le communiqué.

Au Sénégal, la Cité de l’Émergence à Dakar est entrée “en phase de livraison technique en 2018 avec une offre globale prévue de 1.000 logements. Les préventes s’élèvent à 170 unités, sécurisant près de 200 millions de dirhams de chiffre d’affaires”. Alors qu’en Guinée Conakry “le projet de la Cité Douane a entamé ses premières livraisons et a enregistré un niveau de préventes prometteur pour l’avenir du groupe dans ce pays”.

Afin de financer les projets du groupe sur le continent, le conseil d’administration d’Addoha a décidé de ne pas distribuer de dividendes cette année. Le résultat net part du groupe de 376 millions de dirhams sera entièrement reporté à l’année en cours. De plus, Addoha prévoit une augmentation de capital courant 2019.

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