Quelques jours seulement après sa clôture, la deuxième table ronde de Genève était sur toutes les lèvres lors de la conférence de presse de Nasser Bourita à l’issue de la “Conférence sur l’appui de l’Union africaine au processus onusien de résolution du conflit du Sahara” ce 25 mars. En réponse aux questions des journalistes présents, le ministre des Affaires étrangères a donné sa lecture de l’évolution du dossier lors de Genève I et II, et anticipe sur Genève III.
Le ministre a ainsi rappelé que le Maroc n’a pris part à ces tables rondes de Genève que parce qu’ « il y a eu adhésion à un format prévoyant la participation active ». Le Royaume a, selon Nasser Bourita, « veiller à ce que les participants puissent être actifs sur les débats et sur toutes les questions » ce qui fut le cas selon le ministre. En plus du Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Front Polisario étaient, pour rappel, autour de la table, sous l’égide de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU Horst Köhler.
Selon le diplomate marocain, Genève I, en décembre dernier, a permis de « bénéficier de l’élan [impulsé par Horst Köhler] et de l’atmosphère de respect qui régnait (entre les délégations, ndlr) ». La deuxième rencontre, tenue en mars, a été l’occasion, selon Nasser Bourita, de « démystifier certains concepts, rappeler ce qui était faisable et ne l’était pas. On a également pu rappeler ce qui est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité et ce qui ne l’était pas. Elle a aussi permis de souligner ce qui était dépassé, ce qui n’était pas faisable, et d’écarter ce qui a été présenté comme des solutions possibles ».
À l’issue de Genève II, le communiqué conjoint annonçait l’organisation à venir d’une troisième table ronde. Selon Nasser Bourita, elle devrait se tenir « l’été prochain » et pourrait constituer un “tournant” dans la résolution du conflit du Sahara. « Genève III devrait nous permettre de définir les paramètres de la résolution. Le communiqué final parle de définir des éléments de convergence ce qui signifie qu’il faudra écarter tout ce qui n’est pas mutuellement acceptable et trouver un compromis, » a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Celui-ci prévient néanmoins qu’en cas de « retour de la rhétorique, il y’aura une nécessité de réévaluation (de la participation marocaine, ndlr) ».
Ces déclarations de Nasser Bourita interviennent quelques jours avant le début de l’examen du dossier du Sahara par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Traditionnellement, celui-ci est précédé par la présentation du rapport annuel du secrétaire général de l’ONU sur la situation au Sahara, généralement publié au début du mois d’avril. Vient ensuite l’adoption de la résolution relative au mandat de la mission des Nations Unies au Sahara, qui est généralement votée à la fin du mois d’avril.