Confronté depuis le 22 février à une contestation sans précédent déclenchée par sa volonté de briguer un 5e mandat, M. Bouteflika a reporté lundi la présidentielle prévue le 18 avril, jusqu’à un prochain scrutin que devra organiser une “conférence nationale”, chargée auparavant de réformer le pays et de le doter d’une nouvelle Constitution.
Sans donner de date, M. Lamamra, nommé lundi, a souhaité, lors d’un long entretien à la radio nationale, que cette conférence nationale commence ses travaux “le plus tôt possible” et les termine “dans les meilleurs délais”.
Pour le président Bouteflika, “la priorité absolue est de réunir les Algériens et de leur permettre d’aller ensemble vers un avenir meilleur”, a déclaré M. Lamamra, “il ne s’agit pas de rester au pouvoir pendant quelques semaines ou quelques mois de plus”.
“Sa préférence était de tenir l’élection présidentielle”, a assuré M. Lamamra, diplomate chevronné, également redevenu lundi ministre des Affaires étrangères.
“C’est à la demande pressante d’une partie de notre opinion publique importante que le président a été amené à considérer (…) que cette échéance, si elle doit être la cause de division et de déchirements, ne devait pas être observée”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le caractère “illégal” ou “anticonstitutionnel” de cette prolongation, le nouveau vice-Premier ministre a invoqué “l’esprit des textes”.
“Il s’agit de garantir la stabilité et le fonctionnement normal des institutions” durant le “chantier de la transformation de la société, de l’élaboration de la nouvelle Constitution et de l’avènement de ce nouveau système”, a-t-il argué.
Il a également assuré que le gouvernement, que le Premier ministre Noureddine Bedoui – jusqu’ici ministre de l’Intérieur – avait été chargé de former serait marqué par “un renouvellement substantiel” et l’arrivée de “nouveaux visages”, notamment “femmes et jeunes”.
“Si des éléments de l’opposition ou de la société civile souhaitent intégrer ce gouvernement ils sont les bienvenus”, a-t-il également ajouté, tout en admettant que “dans le contexte actuel” de contestation, “il sera peut-être difficile à l’opposition et à la société civile” de le faire.