Le “Monsieur Digital” de l’administration marocaine s’appelle Mohamed Idrissi Meliani. Il a été nommé directeur général l’Agence de développement digital (ADD) par le roi Mohammed VI en conseil des ministres le 7 février. Inconnu du public, il succède ainsi à Khouloud Abejja, directrice intérimaire depuis la naissance de la jeune ADD.
A 48 ans, Mohamed Idrissi Meliani est diplômé de l’Institut National des Postes et Télécommunications (INPT) promotion 1995, devenue depuis juillet dernier l’Ecole du digital. Il a intégré l’ANRT en 2003 en tant que chef de la division service universel de télécommunications. Il était responsable entre autres de la gestion du Plan de Numérotation Marocain, de la mise en œuvre de la sélection du transporteur sur le marché marocain ainsi que de la mise en œuvre de la portabilité des numéros sur le marché marocain. Mohamed Idrissi Meliani sera nommé en 2007 directeur du projet Aménagement Numérique du Territoire, puis en 2011 directeur central technique au sein de l’agence.
Durant ces années au sein de l’ANRT, il a participé aux différents chantiers de régulation du secteur télécoms marocain, de l’attribution des licences ainsi que de la mise en place et suivi de mise en œuvre des Note d’Orientations Générales du marché Télécom et service universel.
Un ancien cadre de l’ANRT, qui a côtoyé de près le nouveau directeur de l’ADD, le décrit comme une personne “compétente et dévouée.” “C’est aussi un fils du peuple formé à l’école publique, et qui a toujours été apolitique”, nous raconte notre interlocuteur.
L’Agence de Développement du Digital est officiellement née le 22 décembre 2017, à l’occasion de la tenue de son premier conseil d’administration. La loi n°61-16 créant l’agence a été adoptée cinq mois plus tôt par la Chambre des représentants. Placée sous tutelle du ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’investissement et de l’Économie numérique, l’agence avait pour principale mission de piloter le plan Maroc Digital 2020.
Doté d’un budget de 44 millions de dirhams pour 2019, l’organisme a 16 projets en cours, dont des chantiers de la transition numérique au sein des administrations, des entreprises et pour les citoyens, ainsi que le développement d’un Digital Lab et d’une Usine 4.0 afin de permettre aux administrations et aux PME de tester leurs applications avant de les lancer. Il s’agit aussi des programmes Digital PME et Digital autoentrepreneurs qui offriront des dispositifs d’audit digital en ligne.