Happy ending pour la société princière saoudienne accusée de ne pas avoir réglé ses films pornos

La société immobilière de feu le prince Saoud Al-Fayçal, domiciliée en France, était accusée de n’avoir pas réglé la facture pour des tournages à caractère pornographique.

Par

Saoud Al-Fayçal

Le 17 janvier, le Tribunal de grande instance de Nanterre (région parisienne) a relaxé la société immobilière « 25 Avenue Bugeaud » détenue par une princesse saoudienne dans le différend qui l’opposait à Atyla, une société de conciergerie privée, qui accusait la SCI de ne jamais avoir réglé une facture de 90.000€, couvrant le tarif de ses prestations. La nature de ces prestations sont à l’origine du scandale.

Atyla prétendait en effet avoir été mandaté par le défunt prince Saoud Al-Fayçal, alors propriétaire de la société 25 Avenue Bugeaud, pour réaliser et tourner trois vidéos à caractère pornographique. Ces supposées vidéos auraient mis aux prises l’ancienne amante marocaine du prince avec un homme à la peau sombre. Saoud Al-Fayçal étant décédé en 2015 d’une crise cardiaque, le prestataire de service s’était adressé à ses héritières pour recouvrer son dû.

Des preuves jugées insuffisantes

Mais le TGI a rejeté le 18 janvier la requête d’Atyla. « Cette décision constitue une très belle victoire pour la SCI 25 Avenue Bugeaud et la famille du Prince Saoud Al-Fayçal », s’est félicité de son côté l’avocat de la famille royale saoudienne, Me Philippe Bouchez El Ghozi. « Elle permet ainsi de démentir les allégations fallacieuses de la SARL Atyla en restaurant la dignité entachée de la mémoire du Prince Saoud Al-Fayçal, » ajoute-t-il.

Les preuves présentées aux juges consistaient en une série d’échanges par e-mails entre le gérant de la conciergerie et un homme se présentant comme l’assistant du prince. « Aucun élément de ces e-mails ne permet d’établir ou de prouver que les destinataires ou émetteurs font partie de l’entourage du prince ou de la famille royale », avait fait valoir  Me Bouchez El Ghozi.

Les héritières, cousines de MBS

Des détails de scénarios de film et des besoins technique pour le tournage ont également été montrés. Mais pour le TGI, la société Atyla n’a produit ni « document contractuel justifiant de ce que celle-ci lui aurait commandé des prestations à caractère pornographique », ni pièce « permettant de justifier de l’existence et de l’étendue des relations contractuelles invoquées à l’appui de sa demande en paiement ».

L’affaire ayant été porté à la connaissance des médias, le TGI a condamné Atyla à verser 5.000€ de dommages et intérêts pour « préjudice morale » au profit de la société 25 Avenue Bugeaud. Les héritières du prince Al-Saoud, détentrices actuelles de la SCI et cousines de Mohammed ben Salmane, estimaient que l’affaire avait constitué une « atteinte à la dignité et à la mémoire de leur père ».

« Si, après la décision, Atyla souhaite aller au-delà, nous envisagerons une voie pénale. Non pas contre la société – car si elle fait faillite, elle pourrait s’en tirer à bon droit. Mais contre son gérant personnellement », a prévenu l’avocat de la famille.