Dix-neuf ans. C’est aujourd’hui l’âge médian en Afrique, contre 42 ans en Europe. Alors que le reste des continents vieillissent, l’Afrique voit sa population entre 15 et 35 ans croître rapidement, si bien qu’elle devrait doubler pour atteindre près de 850 millions à l’horizon 2050. Si l’extrême jeunesse du continent africain représente une source de vitalité pour les prochaines décennies, elle peut aussi être une bombe à retardement.
Cette croissance démographique nécessite une transformation substantielle du système de formation professionnelle, levier d’insertion socio-économique pour les jeunes et les migrants. A ce jour, 12 millions de jeunes Africains entrent sur le marché du travail chaque année, pourtant, seuls 3 millions d’emplois sont disponibles. Le calcul est vite fait. Et parmi ces jeunes entrants, beaucoup sont peu ou mal formés, ou sont en inadéquation avec les besoins des entreprises.
La Déclaration de Dakhla sur la formation professionnelle, signée le 22 décembre, est un premier pas vers une coopération panafricaine au service de l’employabilité. Rien de concret, certes, mais une volonté de créer un espace commun d’échange, d’homogénéiser les certifications au sein de l’Union Africaine et la promesse de faire le point tous les deux ans. Et c’est déjà beaucoup : seule une approche panafricaine peut libérer pleinement le potentiel de la jeunesse africaine.
La déclaration de Dakhla en 5 points :
- Créer un espace privilégié de promotion d’une vision africaine commune sur la formation professionnelle, comme un espace à même de favoriser les échanges d’expériences, les initiatives et les bonnes pratiques de chacun des Etats membres dans une démarche de mutualisation.
- Appeler les pays africains à collaborer avec l’Union Africaine pour l’élaboration d’un cadre africain pour la certification auquel devront se référer les cadres de certification adoptés par chaque pays. Ce processus d’homogénéisation de la certification à l’échelle du continent sera à même de promouvoir la mobilité académique des jeunes et leur progression professionnelle.
- Inviter le Maroc à maintenir et à intensifier son action liée à la promotion de la coopération sud-sud en faveur du continent en matière de formation professionnelle.
- Développer la mise en place de centres d’excellence dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
- Pérenniser le Forum Africain sur la Formation Professionnelle à travers son organisation régulière tous les deux ans.