Après “Razzia”, Nabil Ayouch prépare une comédie musicale hip-hop

En 2019, le réalisateur prévoit de sortir “L’école positive” une comédie musicale hip-hop tournée au centre culturel “Les étoiles de Sidi Moumen”.

Par

Le cinéaste Nabil Ayouch. Crédit : Yassine Toumi

Aux antipodes de ses précédentes réalisations, Nabil Ayouch travaille sur un nouveau projet de long-métrage baptisé L’école positive. Une comédie musicale aux tonalités hip-hop où la fiction est inspirée du réel. Toujours en cours de réalisation, le projet est tourné au centre culturel Les étoiles de Sidi Moumen, espace fondé en 2014 par le réalisateur et l’artiste Mahi Binebine dans le quartier casablancais.

Aux Étoiles, on avait la chance d’avoir Anas, un jeune artiste qui mène depuis deux ans un atelier hip-hop. Il apprend aux gamins à verbaliser ce qui les touche et à les libérer de leurs appréhensions.De là est venue l’idée de faire ce film”, nous explique Nabil Ayouch.

L’école positive suit les pas d’Anas et d’autres adolescents prenant part à cet atelier, dans le centre de Sidi Moumen et se concentre également sur leur intimité. “Et je précise que si le film s’inspire de leur propre vie, les personnages sont avant tout écrits et fictionnels. Certains acteurs castés pour le film ne viennent pas du quartier”, insiste le réalisateur de Razzia.

Former des danseurs

Nabil Ayouch s’est attaché les services du chorégraphe et danseur marocain Khalid Benghrib pour les besoins du film. “J’ai été contacté par Nabil et le courant est très vite passé. Il est venu avec des idées bien claires et j’ai répondu à un besoin et un désir esthétique précis”, nous confie l’artiste pour qui le travail réalisé dans le cadre du film est bien différent de sa vie de tous les jours.

J’ai dû m’adapter. Travailler avec des jeunes était une expérience intéressante pour moi. Car ce sont des personnes qui n’ont pas forcément une ‘rigueur académique’, il a donc fallu miser sur leurs instincts. Même si nous avons eu peu de temps pour nous préparer, ils ont su comprendre le projet et ont pris goût au fait de travailler avec leurs corps”, se souvient Khalid Benghrib.

En plus de l’expérience créative, Khalid Benghrib, qui campe le rôle du professeur de danse dans le film, a tenu à donner une dimension sociale à l’apprentissage. “On a travaillé sur la construction collective des tableaux (scène chorégraphiée, ndlr) et c’est très important pour un danseur. Ces jeunes ont appris à penser leurs mouvements de manière collective et c’est juste génial”, se réjouit le danseur.

Il ne reste que six mois à Nabil Ayouch pour boucler son long-métrage qui a été “filmé et monté sur le moment. C’est un parti-pris pour expérimenter de nouvelles choses, pour creuser des pistes alternatives”, explique le réalisateur. 20 millions de dirhams seront mobilisés pour financer le long-métrage. Une partie de ce financement proviendra du Centre cinématographique marocain qui s’est engagé à accorder une avance sur recette de trois millions de dirhams qui n’a, à ce jour, toujours pas été versée selon Nabil Ayouch.