Jusqu'à trois ans de prison ferme pour 18 militants du Hirak de Jerada

Une quinzaine de militants du Hirak de Jerada ont été condamnés à de la réclusion ferme par la justice le 6 décembre.

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Manifestation du 24 février à Jerada. Crédit: DR

Un nouveau de groupe de militants du Hirak de Jerada a été condamné, le 6 décembre au soir, par le tribunal de première instance d’Oujda. Cette fois, ce sont 18 personnes qui ont écopé de peine de prison ferme allant de deux mois à trois ans.

Ainsi, Abdelhak Guerbouba, Azzeddine Mimouni, Hassan Falaqi, Redouane Maanaoui, Mimoune Hamdaoui, El Houssine Bennacer, Salah Hachem et Mohamed El Kihel ont tous été condamnés à trois ans de prison ferme chacun, tandis que trois autres militants du mouvement de contestation ont écopé de deux ans chacun. La cour a prononcé des peines allant de deux mois à un an de réclusion ferme envers les sept autres restants. Des chiffres confirmés par Abdessamad Habbachi, ex-détenu et membre du comité de suivi du Hirak local.

Les détenus étaient poursuivis pour « manifestation non-autorisée », « jets de pierres », « mise à feu volontaire de biens d’utilité publique » et « incitation à la désobéissance et à commettre des délits et des crimes ». Le 29 novembre, le même tribunal a condamné quatorze militants du Hirak de Jerada à des peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme. Une semaine plutôt, seize détenus du Hirak local avaient écopé de peines de prison allant jusqu’à cinq ans. Le 8 novembre, le tribunal de première instance de la capitale de l’Oriental avait prononcé des peines allant de trois à cinq ans de prison ferme envers huit autres détenus.

En début d’année, cette ville sinistrée de l’Oriental a connu un mouvement de protestation après la mort de deux mineurs dans des puits abandonnés, fin décembre 2017, suivie de deux autres décès accidentels dans des conditions similaires. Suite à ces drames, les habitants réclamaient une alternative aux mines clandestines, dans lesquelles s’aventurent des centaines d’hommes pour extraire du charbon de façon artisanale et le vendre à des négociants locaux – surnommés localement les « barons » et dotés de permis de commercialisation.

Face aux protestations, qui ont duré de décembre 2017 à avril 2018, les autorités avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale, promis de fermer les puits abandonnés, présenté un plan de reconversion pour créer des emplois et interdit toute « manifestation illégale ».

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