Les salaires marocains augmentent de moins en moins

Le dernier rapport mondial sur les salaires de l’Organisation internationale du travail (OIT) constate que la croissance mondiale des salaires est retombée à son plus bas niveau depuis le début de la crise financière. Le Maroc ne fait pas exception.

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Les entreprises sont en recherche de jeunes avec des compétences 2.0. Crédits : DR

Selon le rapport mondial sur les salaires 2018-2019, publié par l’OIT le 26 novembre 2018, « en 2017, la croissance mondiale des salaires dans le monde a été plus faible qu’en 2016, mais elle est tombée à son taux le plus bas depuis 2008, restant bien inférieure aux niveaux atteints avant la crise financière mondiale ». Dans les détails, la croissance des salaires réels (c’est-à-dire, ajustés pour tenir compte de l’inflation) est passée dans le monde de 2,4% en 2016 à seulement 1,8 % en 2017.

Dans les pays du G20, la croissance des salaires réels a ralenti en dépit de la reprise de croissance du PIB, passant de 1,7% en 2015 à 0,4 % en 2017, souligne l’IOT. Aux États-Unis, elle n’a pas dépassé 0,7% depuis 2015. En Europe, les salaires ont augmenté de 0,1% en France, 0,9% en Allemagne et 1,2% en Turquie, alors que la baisse des salaires réels a marqué les courbes d’autres pays comme l’Espagne -1,8%, l’Italie -1,2%, et la Belgique 0,3%.

« Il est déroutant d’observer que dans les économies à haut revenu la lente croissance des salaires coexiste avec la reprise de la croissance du PIB et la baisse du chômage. D’après les premières indications, cette faible croissance salariale devrait perdurer en 2018 », déclare Guy Ryder, directeur général de l’OIT.

Au Maroc, la progression des salaires a connu le plus net ralentissement depuis trois ans, en passant de 1,7% en 2014, à 1,5% en 2015, puis à 0,8 % en 2016, souligne l’OIT. Cette progression reste faible par rapport à d’autres pays arabes, notamment la Tunisie (2,4%), la Jordanie (2,7%), l’Oman (7,1%) et le Palestine (3,1%), alors que l’Algérie et l’Égypte ont marqué les plus faibles progressions en région MENA, avec, respectivement, -4,4 % et – 2,8 %.

Selon le directeur général de l’OIT, la stagnation des salaires constitue un obstacle à la croissance économique et à la hausse des niveaux de vie. « Les pays devraient explorer, avec leurs partenaires sociaux, les moyens de parvenir à une croissance salariale durable du point de vue économique et social », conclut-il.