Jusqu'à cinq ans de prison ferme à l'encontre de 16 membres du Hirak

Alors que les "descenderies" de charbon continuent de faire des morts parmi les mineurs clandestins, la justice condamne chaque semaine un nouveau groupe de militants du Hirak local à de la prison ferme.

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Manifestation du 24 février à Jerada. Crédit: DR

Le tribunal de première instance d’Oujda a condamné, le 15 novembre, seize détenus du Hirak de Jerada à des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ferme. Ahmed Othmani et Abdelkhalek Miri, ont écopé de cinq ans de réclusion, tandis que Hamid Hamdaoui a été condamné à trois ans de prison ferme. Aussi, le tribunal a prononcé des peines de deux ans de prison à l’encontre de cinq autres détenus, tandis que sept autres ont écopé d’un an ferme chacun. Le seizième a, lui, été condamné à deux mois de prison ferme.

Ces informations ont été confirmées par Abdessamad Habbachi, membre du comité de suivi du Hirak local. Les détenus étaient poursuivis pour « manifestation non autorisée« , « jets de pierres« , « mise à feu volontaire de biens d’utilité publique » et « incitation à la désobéissance et à commettre des délits et des crimes« . Le même tribunal avait condamné, jeudi 8 novembre, huit détenus du Hirak de Jerada à des peines allant de trois à cinq ans de prison ferme.

En l’espace d’une semaine, cinq personnes ont trouvé la mort dans les « descenderies », les galeries clandestines du charbon dans la région de Jerada. En début d’année, cette ville sinistrée de l’Oriental a connu un mouvement de protestation après la mort de deux mineurs dans des puits abandonnés, fin décembre 2017, suivie de deux autres décès accidentels dans des conditions similaires.

Suite à ces drames, les habitants réclamaient une alternative aux mines clandestines, dans lesquelles s’aventurent des centaines d’hommes pour extraire du charbon de façon artisanale et le vendre à des négociants locaux – surnommés localement les « barons » et dotés de permis de commercialisation.

Face aux protestations, qui ont duré de décembre 2017 à avril 2018, les autorités avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale, promis de fermer les puits abandonnés, présenté un plan de reconversion pour créer des emplois et interdit toute « manifestation illégale ».