Entre 1500 et 2500 saisonnières marocaines de Huelva ont opté pour le « hrig »

Sur les 15.134 saisonnières Marocaines parties en début d’année pour la cueillette des fraises à Huelva, elles seraient au moins 1.424 à être restées sur place après la fin de leur contrat. Un chiffre qui serait toutefois sous-estimé.

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Des femmes travaillant dans un champ de fraises à Huelva, en Espagne. Crédit: AFP

Nouveau rebondissement dans l’affaire des saisonnières Marocaines de Huelva. Sur les 15.134 parties pour la campagne de cueillette de fraise en février dernier, au moins 1.424 d’entre elles sont restées dans la péninsule ibérique après la fin de leur contrat en juin dernier, rapporte le 3 octobre le quotidien espagnol El Pais, citant des chiffres provisoires communiqués par le secrétariat d’Etat espagnol aux migrations.

Le nombre des saisonnières Marocaines ayant opté pour le « hrig » en Espagne, serait toutefois doublement supérieur aux estimations du gouvernement espagnol. Selon des sources proches de l’organisation de cette opération maroco-espagnole, citées par l’agence de presse espagnole EFE, elles seraient plutôt 2.500 à avoir choisi de rester dans le pays en situation irrégulière. Ce chiffre représente 17% du nombre total des saisonnières embauchées pour la dernière campagne de cueillette.

Côté marocain, il n’y a pas encore de chiffres officiels sur les saisonnières concernées. « Nous en saurons davantage d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, seuls les Espagnols ont la main pour faire des estimations, vu que ces saisonnières se trouvent actuellement sur le sol espagnol », nous a indiqué une source au sein du département de Mohamed Yatim.

« Une fausse porte pour l’Europe »

Selon El Pais, ces chiffres inquiètent les gouvernements espagnol et marocain qui auraient évoqué le sujet lors de deux réunions. L’objectif étant de revoir les contrats de ces travailleuses pour ne plus en faire une « fausse porte d’entrée » pour l’immigration clandestine. Ce n’est pas la première fois que des saisonnières Marocaines décident de rester en Espagne après la fin de leurs contrats. À l’issue de la saison de cueillette 2016-2017, elles étaient 521 sur 4.500 à être restées dans la péninsule ibérique.

« Nous nous intéressons beaucoup à Huelva car nous savons qu’il y a eu des échecs et nous ne voulons pas qu’ils se reproduisent », ont fait savoir des sources du secrétariat d’Etat espagnol aux migrations, citées par El Pais. Ces « échecs » ne concernent pas seulement l’immigration irrégulière de ces femmes, mais aussi leurs conditions de travail dans les exploitations agricoles de cette ville du Sud-est espagnol.

Pour rappel, en mai dernier une douzaine de travailleuses saisonnières marocaines auraient affirmé avoir été violées ou agressées sexuellement dans des exploitations de fraise de la région. C’est une enquête réalisée sur place par le site d’information américain Buzzfeednews.com et le média allemand Correctiv.org qui avait mis en lumière les faits présumés, témoignages à l’appui. Le quotidien local El Español a ensuite publié un autre reportage sur les conditions de travail de ces Marocaines dans les champs de fraise espagnols.

 

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