Chaque année, des travailleuses saisonnières quittent le Royaume pour partir à la cueillette de fraises dans la province de Huelva (au sud-ouest de l’Espagne). C’est à bord de deux ferries reliant Tanger à Tarifa que 680 ouvrières agricoles marocaines bénéficiaires du permis de travail en Espagne ont fait le voyage, lundi 23 avril, qui les mènera a leur lieu de travail pour les trois prochains mois.

Mercredi 25 avril, elles ont été suivies par 1.460 autres ouvrières agricoles. Les départs se poursuivront jusqu’à la première semaine du mois de mai, avril-mai étant le pic de la saison.

Cette migration saisonnière s’inscrit dans le cadre de la Convention de la main-d’œuvre signée à Madrid entre le Maroc et l’Espagne le 25 juillet 2001. Cette année, les opérations d’inscriptions et de présélection avaient été lancées par l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) le 8 janvier dernier, via ses agences locales couvrant 71 provinces dans 12 régions.

Le 21 décembre 2017, l’ambassade espagnole avait émis une demande auprès du Maroc quant au recrutement de 11.000 ouvrières agricoles. A la fin de la première phase d’inscription, le 19 janvier dernier, 33.452 dossiers avaient été déposés. 12.944 ont été présélectionnés pour leur conformité aux conditions requises, avant de passer par une sélection finale, effectuée du 29 janvier au 1er février.

Les enfants derrière

« Au 25 avril 2018, 12.005 ouvrières ont effectué le départ vers Huelva à partir du port de Tanger -Ville« , nous explique Khalid El Mouloudi, chargé de communication à l’ANAPEC. Un chiffre plus élevé que les 7.000, qui nous avaient été initialement communiqués en décembre dernier, avant les phases d’inscription.

Cette hausse s’explique par l’augmentation des surfaces cultivées (les coopératives spécialisées dans la production de fraises se sont ouvertes aux framboises et aux myrtilles), mais est aussi due à « un manque de main-d’œuvre dans le domaine en Espagne« , commente El Mouloudi.

Suite à la crise économique de 2008, les effectifs avaient connu une baisse importante, se stabilisant autour de 2.000 travailleuses annuelles. Ce n’est qu’en l’an dernier qu’ils sont repartis à la hausse, atteignant 4.583 sur l’ensemble de la saison 2017 (de mars à juin).

Les critères de sélections sont quant à eux identiques aux autres années. La priorité dans le recrutement est donnée aux mères d’enfants en bas âge, pour s’assurer de leur retour au Maroc. Certaines sont des répétitrices c’est-à-dire des femmes qui ont travaillé lors des saisons précédentes en respectant leur engagement de retourner au Maroc à la fin de leur contrat. La convention prévoit un salaire de 39,48 € bruts par jour (443 dhs) pour 6h30 de travail, avec une journée de repos hebdomadaire.