Dans des déclarations accordées à la presse et relayées par l’agence de presse étatique iranienne IRNA, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Qasemi, a estimé que les récents propos accordés par le ministre des Affaires étrangères marocain au site d’information Breitbart «manquent de crédibilité et sont une répétition des allégations anti-iraniennes émanant de ceux qui veulent semer la discorde au sein du monde musulman».
Contre-offensive
Dans une interview avec l’antenne israélienne du média proche de l’extrême droite américaine, Nasser Bouritia décrivait une «offensive» économique et religieuse de Téhéran en Afrique. En retour, le représentant de la diplomatie iranienne affirme que «les relations de l’Iran avec les pays africains ont toujours été basées sur le respect mutuel de la souveraineté nationale et la recherche de bases communes pour la coopération».
Nasser Bourita avait notamment accusé l’Iran de vouloir influencer la politique religieuse du Royaume et affirmé que la construction d’une mosquée chiite en Côte d’Ivoire – la plus grande du pays – était considérée comme une attaque contre les «intérêts» marocains. Pour Bahram Qasemi, «les bonnes relations de l’Iran avec les pays africains témoignent de l’approche basée sur la coopération» adoptée par Téhéran vis-à-vis de ces pays.
Bahram Qasemi estime en outre que les propos accordés par Nasser Bourita à «l’un des médias néoconservateurs les plus extrémistes et racistes» témoignent d’un alignement sur la «politique anti-africaine» de l’administration Trump et non pas «d’une appréciation réaliste des questions africaines».
« Manque de stabilité »
Le responsable iranien mentionne également la rupture des relations diplomatiques entre Rabat et Téhéran, la deuxième en neuf ans, annoncée par Nasser Bourita le 1er mai dernier. «Le fait de rompre les relations deux fois en l’espace d’une décennie témoigne d’un manque de stabilité comportementale dans sa politique étrangère», a-t-il affirmé. Comme son ministre des Affaires étrangères au mois de mai, Brahim Qasemi a également attribué la rupture de ces relations «à des pressions émanant d’un pays tiers».
Pour rappel, Rabat accuse Téhéran de fournir des armes au Polisario à travers le mouvement libanais du Hezbollah par l’intermédiaire d’un diplomate basé à Alger. Dans des déclarations à la presse, Nasser Bourita avait affirmé disposer de «preuves et de noms» concernant le soutien du mouvement chiite au Polisario.
Parmi ces preuves, des informations selon lesquelles un diplomate à l’ambassade d’Iran en Algérie a facilité des rencontres entre des responsables du Polisario et du Hezbollah, rapporte l’agence de presse turque Anadolu.
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