Les politiques sociales érigées au rang de priorité pour le PLF 2019

Le chef du gouvernement a envoyé, le 15 août, la note de cadrage relative au projet de loi de finances 2019. S'articulant sur quatre axes, ce texte donne la priorité au social.

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Rachid Tniouni/TELQUEL

Deux semaines après le limogeage du ministre de l’Économie et des Finances, Mohamed Boussaïd, la première étape dans le processus de préparation du projet de loi de finances (PLF) 2019 est désormais accomplie. La note de cadrage du chef du gouvernement vient d’être envoyée, le 15 août, aux membres du gouvernement.

Se basant sur le discours royal du 30 juillet, cette note de cadrage 2019 s’articule autour de quatre axes. Il s’agit notamment de donner la priorité aux politiques sociales, de poursuivre les grands chantiers, les stratégies sectorielles et les grandes réformes ainsi que de sauvegarder les équilibres macroéconomiques du Royaume.

L’enseignement et l’intégration économique et sociale des jeunes

Le document insiste notamment sur la mise en œuvre du programme Tayssir dès la prochaine rentrée scolaire. Ce programme vise à soutenir financièrement les familles dont les enfants sont scolarisés et à généraliser le transport scolaire, la restauration ainsi que les internats. L’objectif étant d’alléger le budget des familles, et de les soutenir pour que leurs enfants puissent poursuivre leurs études et leurs formations.

La généralisation de l’enseignement préscolaire, la simplification du contenu pédagogique des cours, ainsi que l’adoption des outils digitaux sont aussi recommandées dans cette note par le chef du gouvernement.

Concernant l’amélioration de l’accès des jeunes au marché de l’emploi, la note de cadrage recommande de mener des réformes en vue de mettre en adéquation des formations avec les besoins du marché de l’emploi, ainsi que d’insuffler l’esprit d’entrepreneuriat aux jeunes.

Tout cela passe par une meilleure qualité du corps des enseignants, en misant sur la formation et l’amélioration de leurs conditions de travail affirme la primature dans cette note.

Santé et couverture sociale

Le lancement du plan santé 2025 est prévu pour la prochaine loi de finances. Ce programme vise à offrir aux citoyens un service de santé de qualité, avec un meilleur accueil et prise en charge dans les hôpitaux, avec davantage des médicaments disponibles, ainsi que des ressources humaines de meilleure qualité et mieux réparties sur le territoire.

La lettre d’orientation recommande aussi, dès 2019, de s’attaquer aux dysfonctionnements que connaît le RAMED. En 2019, il est aussi prévu le lancement de la couverture médicale pour les travailleurs indépendants et les non-salariés.

Accélérer la mise en œuvre du registre social unique (RSU) est également à l’ordre du jour. Ce registre doit permettre de collecter les données des classes les plus défavorisées, pour mieux cibler les programmes gouvernementaux qui leurs seraient adaptés.

Emploi et pouvoir d’achat

La prochaine loi de finances prévoit la mise en œuvre du plan national de l’emploi. Ce plan vise à donner la priorité dans la création des postes dans les stratégies sectorielles et les investissements en infrastructure. Il est aussi question d’un soutien budgétaire direct et indirect ainsi que d’incitations fiscales pour la création d’emplois.

Dans ce sens, la note de cadrage du chef du gouvernement recommande l’accélération du dialogue social avec les différentes parties prenantes économiques et sociales. Cela dans le but d’arriver à une charte sociale triennale, qui sera un compromis entre les revendications des salariés et la compétitivité de l’économie du pays.

Le texte prévoit aussi une batterie de mesures et de mécanismes ayant pour objectif de soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, plus particulièrement les classes défavorisées et les classes moyennes.

Régionalisation et décentralisation

D’ici fin octobre, le gouvernement s’engage à publier une charte de décentralisation administrative. Ce document constituera la base du projet de régionalisation avancée et sera un soutien essentiel à la gouvernance territoriale et au développement des services régionaux.

En parallèle, il est aussi prévu de mettre en œuvre le mécanisme de partenariat public-privé étendu aux régions et aux communes, ce qui permettra d’accélérer les plans de développement régional.

Les départements ministériels doivent désormais faire parvenir leurs propositions à la direction du budget. Ces propositions seront ensuite examinées et débattues au sein des commissions budgétaires et arbitrage composées du ministère de l’Economie et des Finances ainsi que des autres ministères.

Les délibérations des orientations générales du PLF se feront en conseil des ministres, avant l’adoption du PLF par le Conseil du gouvernement et sa soumission à la Chambre des représentants.

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