Comme Ahmed Bahja, Youssef Safri, Abdeslam Ouaddou, Salaheddine Bassir, Youssef et Mustapha Hadji, ils sont les derniers d’une longue lignée d’internationaux marocains à avoir cédé à l’appel des pays du Golfe.
A respectivement 33 et 31 ans, El Ahmadi et Amrabat ne pouvaient espérer meilleure pré-retraite. « Leur carrière est derrière eux. Ils ont sillonné l’Europe, ont joué dans les meilleurs championnats du monde. Maintenant, il est temps pour eux de gagner de l’argent et de sécuriser leur avenir« , estime le journaliste sportif Oussama Benabdellah, qui y voit un choix « logique basé uniquement sur l’argent« .
Un agent de joueur préférant garder l’anonymat est même jusqu’à qualifier ce choix d' »irrésistible« , tant pour les joueurs que pour leurs clubs, surtout s’ils sont issus de la Botola. « Les clubs nationaux préfèrent vendre leurs pépites en Arabie saoudite ou aux Emirats plutôt qu’en Europe au vu des indemnités de transferts alléchantes proposées par les clubs du Golfe. Il n’y a qu’à voir le cas Achraf Bencharki. Aucun club européen n’aurait proposé plus d’un million d’euro pour le signer ».
Pour cet expert du marché des transferts, « seuls les Saoudiens, Qataris, ou Emiratis sont capables de payer cinq millions d’euros pour un joueur issu d’un championnat aussi faible tactiquement que la Botola ».
Pour les clubs saoudiens, la venue de joueurs de la trempe d’El Ahmadi et Amrabat est comparable à un transfert d’un talent sud-américain. « En Arabie saoudite, Amrabat n’a rien à envier aux latino-américains. El Ahmadi et lui seront autant appréciés qu’eux et seront perçus comme des stars du championnat », assure Shuaib Ahmed, blogueur et fin connaisseur du football moyen-oriental.
Mais surtout, ces transferts s’inscrivent dans un cadre plus large, celui de la Vision 2030 de l’Autorité générale du sport (équivalent saoudien du ministère des Sports), selon la majorité des observateurs interrogés.
Impulsé par le prince héritier Mohamed Ben Salmane, dans le but de faire rayonner le championnat saoudien à l’international, la Vision 2030 passe d’abord par un soutien financier aux clubs locaux. »Pendant longtemps, les joueurs étrangers quittaient rapidement leurs clubs saoudiens en raison de différends financiers, souvent des retards de paiement, pour rejoindre d’autres formations du Golfe, notamment au Qatar et aux Emirats Arabes Unis, où la qualité de vie est bien meilleure qu’en Arabie Saoudite « , affirme Shuaib Ahmed.
C’est pour remédier à ces difficultés que l’Autorité générale du sport saoudienne a annoncé, au mois de mai dernier, l’allocation d’une aide de 1,277 milliard de rials saoudiens (3,19 milliards de dirhams) offerte par Mohamed Ben Salmane aux clubs afin qu’ils régularisent leur situation financière.
Une aide salvatrice qui a ainsi permis aux clubs saoudiens de » garder leurs joueurs vedettes« et d’investir en vue de la saison 2018/2019 et permettre aux clubs saoudiens d’atteindre les sommets, comme l’a fait le nouveau club de Nordin Amrabat, Al Hilal, en atteignant la finale de la Ligue des champions asiatique en 2017.
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