L'Américain Scott Pruitt démissionne, miné par les scandales dont son déplacement au Maroc

Suite à des scandales en cascades, dont un déplacement au Maroc en décembre dernier, le patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement Scott Pruitt démissionne, lâché par Donald Trump qui l'avait soutenu durant toute la durée de la polémique.

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Scott Pruit, administrateur de l'EPA. Crédit: AFP

Donald Trump a annoncé le 5 juillet le départ de Scott Pruitt, ministre de l’Environnement englué dans une impressionnante cascade de scandales liés à son train de vie et à son utilisation des fonds publics.

Pendant des mois, le président américain est resté sourd aux appels à se séparer de cet homme devenu encombrant, qui était aussi l’un de ses lieutenants les plus zélés.

Brique par brique, ce farouche partisan du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, s’est employé, à la demande expresse de Donald Trump, à détruire le bilan environnemental de Barack Obama, sabrant une à une les réglementations.

Mais au fil de révélations quasi-quotidiennes, la situation était devenue intenable et la Maison -Blanche avait ouvertement exprimé son exaspération ces derniers jours.

« J’ai accepté la démission de Scott Pruitt de son poste de dirigeant de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) », a indiqué Donald Trump dans un tweet qui ne mentionne à aucun moment les affaires visant cet ancien procureur général de l’Oklahoma.

De multiples enquêtes ont été lancées depuis des mois par l’inspecteur général de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), par deux offices fédéraux indépendants, ainsi que par la Chambre des représentants.

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Saluant le « travail exceptionnel » réalisé selon lui par Scott Pruitt, 50 ans, le locataire de la Maison-Blanche a précisé qu’Andrew Wheeler, numéro deux de l’EPA, assurerait l’intérim.

« Il est avec moi depuis longtemps, c’était un soutien de Trump dès le début (…) Il va faire un travail fantastique », a indiqué Donald Trump peu près à bord d’Air Force One, en route vers le Montana.

Depuis sa prise de fonctions en février 2017, Scott Pruitt, qui a toujours contesté toute irrégularité, semble avoir profité de sa fonction pour améliorer son train de vie et celle de sa famille.

Tout a commencé par des dépenses de voyages excessives, en première classe ou dans des avions affrétés aux frais du contribuable, contrairement aux règles gouvernementales. Puis on a découvert le nombre pléthorique de gardes du corps accompagnant l’administrateur, 24 heures sur 24, même à l’étranger, pour un coût presque doublé par rapport à ses prédécesseurs.

M. Pruitt a aussi fait installer une cabine téléphonique sécurisée dans ses bureaux de Washington, pour 43.000 dollars – une somme jugée excessive.

Pour ses dépenses personnelles, l’homme était semble-t-il plus regardant.

Il a ainsi obtenu, par des amis lobbyistes, de pouvoir louer un grand appartement à Washington 50 dollars la nuit, seulement quand il dormait dans la capitale – un prix défiant toute concurrence.

Ce faisant, il utilisait certains membres de son cabinet pour des tâches personnelles, comme de véritables assistants personnels, chargés de lui trouver un autre appartement à louer, de lui dénicher des billets pour un match, ou d’aider sa femme à trouver un emploi.

Dans sa lettre de démission, Scott Pruitt dénonce « les attaques incessantes » dont il estime avoir été victime, soulignant combien elles ont été difficiles pour lui et sa famille.

Au-delà de ces affaires qui ont défrayé les chroniques, ce sont ses prises de position politiques qui en avaient fait l’ennemi juré des organisations environnementales.

Lorsqu’il était « Attorney General » de l’Oklahoma, Scott Pruitt avait ferraillé devant les tribunaux contre l’administration Obama, main dans la main avec l’industrie pétrolière dont il était de facto l’un des lobbyistes les plus efficaces.

Trois semaines après son arrivée à la tête de l’EPA, Scott Pruitt affirmait, à rebours du très large consensus de la communauté scientifique, que les activités humaines (via l’utilisation des énergies fossiles) n’étaient pas le moteur principal du réchauffement climatique en cours.

« Bon débarras », a tweeté l’élu démocrate Earl Blumenauer.

« Etant donné son échec complet dans la protection de l’air comme de l’eau, et avec 13 enquêtes fédérales distinctes sur son travail, la seule question qui demeure est: pourquoi est-ce que cela a pris si longtemps ? »

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